Les manifestations contre Joseph Kabila, qui ont rassemblé des milliers de personnes dans les rues de la capitale, ont débouché sur de violents affrontements entre la population et les forces de l'ordre.
ONG comme opposition ont accusé la police d’avoir utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants avant d’ouvrir le feu à balles réelles. Après que l'aggravation de la situation, des manifestants ont mis le feu à des véhicules et installé des barricades dans les rues.
Les forces de l'ordre du pays ont elles aussi été victimes de ces débordements. Un policier a été ainsi été immolé par une foule en colère, en représailles de la fusillade.
Selon l’AFP qui cite l’opposition, au moins 50 personnes auraient été tuées dans les affrontements. Le gouvernement, quant à lui, estime le nombre de victimes à 17, trois policiers et 14 civils. Les causes de la mort des civils n'ont pas encore été établies, mais des photos circulent sur les réseaux sociaux, montrant plusieurs personnes blessées par balle.
Un témoin a confié sous couvert d’anonymat au journal en ligne IBTimes que des personnalités de l’opposition avaient été visées en particulier. «Il y a des dizaines de blessés, notamment l'éminent chef d’opposition [Martin] Fayulu. Il est évident qu’il a été ciblé, une balle n’a que frôlé sa tête. Encore quelques millimètres et il aurait été touché. Le pire a été évité», a confié ce témoin.
Selon l’AFP, le siège du principal parti d'opposition, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a été incendié à Kinshasa. Une journaliste de l'AFP a vu deux corps carbonisés, deux autres personnes brûler vives et un homme grièvement blessé allongé à terre. Dans l'enceinte du bâtiment, des bidons d'essence renversés témoignent du caractère criminel de l'incendie. Selon Reuters, trois personnes y sont décédées.
Les manifestants répondaient à l'appel des partis d'opposition qui entendaient protester contre le report des élection prévues pour novembre 2015. Le gouvernement l'a justifié par des problèmes d'ordre logistique, mais l'opposition y voit une manœuvre du président pour se maintenir au pouvoir.