La trêve n'aura duré qu'une semaine : lundi 19 septembre, l'armée syrienne a fait savoir, dans un communiqué publié par l'agence d'Etat Sana, qu'elle «annonçait la fin du gel des combats qui a débuté à 19H00 (16H00 GMT) le 12 septembre conformément à l'accord Etats-Unis/Russie». Une décision que Damas affirme avoir prise dans la mesure où les groupes rebelles, selon lui, n'ont «pas respecté une seule disposition» de l'accord de cessez-le-feu.
Pour Paris et Washington, la trêve était fragile mais tenable
Quelques heures plus tôt, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le Secrétaire d'Etat américain John Kerry avait affirmé que la trêve était fragile mais tenait. «Nous attendons d'obtenir le compte-rendu complet de notre équipe qui rencontre en ce moment les Russes à Genève», avait-il alors ajouté.
Egalement présent à New York, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault avait lui aussi exprimé son espoir de voir la trêve se poursuivre. «L'accord est particulièrement fragile, les dernières heures le montrent, mais il doit conserver une lueur d'espoir, il est la seule base sur laquelle la communauté internationale peut s'appuyer», avait-t-il déclaré dans l'après-midi de lundi, lors d'une conférence de presse.
Une trêve ignorée par les rebelles et les Etats-Unis selon Moscou
Le 12 septembre, un accord de cessez-le-feu négocié par les Etats-Unis et la Russie à Genève était entré en vigueur en Syrie. Il prévoyait la suspension des frappes de l'Etat syrien et de son allié russe contre les forces rebelles appuyées par les Etats-Unis, ainsi que l'interruption des offensives menées par celles-ci. Les groupes Etat islamique (EI) et Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra) pouvaient néanmoins continuer à faire l'objet d'attaques.
Depuis le début de la trêve, toutefois, la Russie a accusé les rebelles et les Etats-Unis d'avoir violé celle-ci à de nombreuses reprises. Ainsi, samedi 17 septembre, le haut-responsable de l’Etat-major russe Viktor Poznikhir avait déclaré que «les Etats-Unis et les groupes prétendument modérés sous leur contrôle n’ont pas respecté la moindre obligation à laquelle ils se sont engagés dans le cadre des accords de Genève». Trois jours plus tôt, le même général avait assuré que le cessez-le-feu avait déjà été violé 60 fois par les forces rebelles depuis son application, essentiellement par le groupe armé Ahrar al-Sham (le Mouvement islamique des hommes libres du Sham). A l'inverse, les Etats-Unis ont accusé Damas de ne pas avoir respecté l'accord russo-américain.
Les tensions entre Washington et Moscou ont gagné en ampleur le 17 septembre, après la mort de 62 soldats syriens dans des frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis, près de la ville de Deir ez-Zor. Dans un communiqué officiel, le commandement des forces américaines au Moyen-Orient avait reconnu que les frappes en question avaient été menées par la coalition, mais avait précisé que celle-ci avait cru cibler des forces de l'EI.