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Le torchon brûle entre Washington et Moscou après la frappe américaine qui a tué 62 soldats syriens

Alors qu'un bombardement attribué à la coalition menée par les Etats-Unis s'est abattu sur des positions de l'armée syrienne le 17 septembre et que Moscou accuse Washington de «protéger Daesh», la tension est à son comble.

Dimanche 18 septembre

Malgré l'attaque contre les forces armées syriennes survenue le 17 septembre, le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a indiqué que le principal responsable des atteintes à la trêve en Syrie est «d’abord» le gouvernement de Bachar el-Assad.

«Il ne faut pas oublier que ce qui a porté atteinte au cessez-le-feu americano-russe c'est d'abord le régime, c'est toujours le régime» syrien, a déclaré le ministre des Affaires étrangères.

L'armée syrienne fait savoir qu'outre le bilan humain, elle a également perdu une vingtaine de véhicules militaires dans le bombardement.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a appelé le Conseil de sécurité des Nations-Unies à condamner l’agression américaine et à exiger que Washington respecte la souveraineté de la Syrie.

«Je pense que les Etats-Unis ont commis une grave violation de l’accord sur le cessez-le-feu [entré en vigueur en Syrie le 12 septembre]. On a l’impression qu’en effectuant une telle frappe, l’aviation de la coalition libère la voie pour les terroristes de Daesh, qui peuvent maintenant s’emparer sans difficulté de la ville de Deir ez-Zor», a estimé un représentant de l’armée syrienne cité par l’agence de presse russe RIA Novosti.

Il a ensuite ajouté que c’était seulement grâce au soutien de l’aviation russe que l’offensive des djihadistes avait été stoppée.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a déclaré à la chaîne Rossiya 24 qu’une réunion au Conseil de Sécurité avait été convoquée d’urgence par l’ambassadeur russe auprès de l’ONU. «Nous exigeons de Washington des explications complètes et détaillées, et elles doivent être données devant le Conseil de sécurité de l'ONU», a-t-elle poursuivi.

Un haut responsable militaire américain a indiqué à l’agence de presse Reuters qu’il était «à peu près sûr» que les forces syriennes avaient été touchées par erreur par le bombardement. 

Alors que Daesh a entamé une offensive contre les positions de l’armée syrienne juste après le bombardement, le dirigeant du centre russe de réconciliation en Syrie Vladimir Savtchenko a indiqué que les combats entre les combattants islamistes et les forces syriennes, aidées par l’aviation russe, se poursuivaient. Dix frappes russes ont déjà été effectuées depuis l’incident.

Selon un communiqué de presse du commandement général russe, 62 soldats syriens sont morts et une centaine d'autres ont été blessés dans une frappe aérienne en Syrie, attribuée aux Etats-Unis.

Washington assure avoir averti la Russie de sa frappe imminente, ce que cette dernière réfute, accusant la Maison blanche de soutenir l'organisation terroriste Daesh.

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