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Mali, attaques contre des Casques bleus malgré la signature d'un accord de Paix

Un Casque bleu a été tué, un autre blessé, à Bamako lors d'une attaque ciblée. Pourtant, un accord de Paix semblait avoir esquissé l'espoir d'un apaisement dans un pays déchiré par des groupes séparatistes et djihadistes.

Il appartenait à la Minusma, la mission de l'ONU déployée au Mali. Ce Casque bleu a été tué dans la nuit de 25 au 26 mai et son camarade, appartenant au même bataillon, grièvement blessé. Tous deux revenaient de l'aéroport de la capitale Bamako, quand ils ont essuyé, à bord de leur véhicule pourtant clairement identifié ONU, des tirs d'assaillants non identifiés. 

Très vite, des recherches minutieuses ont été entreprises pour retrouver les auteurs de la fusillade, mais elles n’ont pas encore abouti. Aucune revendication n'a été faite.

L'attaque a été confirmée par la Minusma, laquelle a précisé que les deux soldats appartenaient au contingent bangladais. 

Ce n'est pourtant pas la première fois que les forces de l'ONU subissent de telles attaques. Depuis leur déploiement en juillet 2013, elles sont en effet régulièrement frappées par des attentats. Avec près de quarante Casques bleus tués depuis son déploiement, la Minusma est la mission onusienne qui a connu le plus grand nombre de pertes.

Ainsi le 20 mai, la Minusma a essuyé, à Bamako, une attaque la visant, là aussi directement. Un homme armé avait alors tenté d'incendier un véhicule de l'ONU garé devant un bâtiment onusien, blessant un gardien et causant dans la foulée des dégâts matériels.

Plus grave, cet attentat aurait pu gravement dégénerer puisqu'il avait visiblement pour but de faire sortir les Casques bleus du bâtiment afin de les attaquer à l'arme automatique.

La Minusma avait alors rappelé la responsabilité des autorités maliennes «d'assurer la sécurité de son personnel, notamment à Bamako». 

Ces tensions contre la force onusienne traduisent une situation sécuritaire encore préoccupante. Pourtant un accord de Paix ait été signé le 15 mai dernier à Bamako entre le gouvernement malien et des représentants de deux mouvements armés. Cet accord visait à instaurer une paix durable dans le nord du Mali (Azawad), région qui connait une série de rébellions touarègues.

Cependant cette signature ne semble pas avoir apaisé les esprits d'autant que les trois principaux groupes rebelles, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) et la branche rebelle du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) n'ont pas entériné l'accord.

Au Nord-Mali, la situation sécuritaire est également toujours tendue: près d'une dizaine d'accrochages entre la Minusma et des bandes armées se sont déroulés depuis la signature du 15 mai, faisant plusieurs victimes.

Dés 2012, cette région du Nord-Mali avait été transformée en base d'opérations pour des groupes jihadiste comme Ansar Din ou encore le Mujao. L'opération militaire française Serval avait alors été lancée en janvier 2013 pour les en déloger.