«Nous n'avons pas de structure permanente et sans cela nous ne sommes pas capables de travailler efficacement, nous devons avoir un quartier général européen, travailler à bâtir une force militaire commune», a affirmé Jean-Claude Juncker dans son discours annuel sur «l'état de l'Union» ce mercredi 13 septembre.
«Au cours des dix dernières années, nous avons participé à plus de 30 missions militaires et civiles de l'UE. Mais sans structure permanente, nous ne pouvons pas agir de manière efficace. Il faudra que nous nous dotions d'un quartier-général unique au sein de l'Union européenne», a-t-il ajouté.
Pour Jean-Claude Junker, les pays européens doivent s'orienter vers des ressources militaires communes, qui dans certains cas relèveront de l'Union européenne, en complémentarité avec l'OTAN.
La mise en commun de certaines ressources se justifierait d'un point de vue économique, selon l'ex-Premier ministre luxembourgeois. «Le manque de coopération militaire en matière de défense coûte à l'Europe entre 20 et 100 milliards d'euros par an. Il faut faire quelque chose de ce point de vue-là», a-t-il plaidé.
La Commission, selon lui, proposera avant la fin de l'année la création d'un fonds européen de défense, destiné à stimuler la recherche et l'innovation dans l'industrie.
Le président de la Commission européenne a enfin proposé un renforcement des frontières européennes : «Nous devons savoir quels individus franchissent nos frontières, c'est pourquoi nous défendrons nos frontières avec l'aide d'une nouvelle agence de gardes-frontières et de gardes-côtes européens.»
Frontex dispose déjà de plus de 600 agents postés en Grèce, aux frontières avec la Turquie, et de 100 agents postés en Bulgarie, a-t-il indiqué. «Je veux voir le déploiement dès le mois d'octobre d'au moins 200 gardes-frontières et de 50 véhicules supplémentaires aux frontières extérieures de la Bulgarie», a déclaré le président de l'exécutif européen.
Plus d'Europe pour lutter contre les populismes
Lors de son discours, le président de la Commission européenne a affirmé que la sortie du Royaume-Uni ne signifiait pas la fin du projet européen.
Mais pour Jean-Claude Juncker, le référendum britannique est un avertissement : l'Union Européenne est menacée par le retour du nationalisme et des populismes. «L'Union européenne n'a pas assez "d'Union"», a conclu le Luxembourgeois.
Le président de la Commission européenne a aussi promis de porter le fonds d'investissement européen à 630 milliards d'euros d'ici 2022. Le but de ce fonds ? Soutenir la croissance dans les pays européens, par le financement de multiples infrastructures. Mais Jean-Claude Junker propose désormais d'étendre ces plans d'aide à l'Afrique. 44 milliards d'euros pourraient ainsi être destinés au continent africain, notamment pour en financer le développement et ralentir les flux migratoires.
Un discours qui n'a pas convaincu Nigel Farage, qui a déclaré après le discours du président de la Commission européenne que celui-ci n'avait pas retenu les leçons du Brexit.