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Irak : Daesh renforce sa présence à Ramadi, Bagdad tente de rassembler ses forces

Les djihadistes de Daesh affirment leur positions à Ramadi et reçoivent des renforts, alors que les troupes gouvernementales irakiennes et les milices chiites tentent de regrouper leurs forces avant de contre-attaquer.

Selon les témoins sur place cités par Reuters, un nombre important de fourgons remplis de combattants de l’organisation terroriste sont entrés dans la ville. «J’ai vu deux fourgons avec une dizaine de combattants armés à bord. Ils sont descendus et ont couru vers des cours d’immeuble pour se mettre à l’abri», a raconté un habitant.

Il est à noter que les renforts sont composés principalement de ressortissants d’autres pays arabes. Comme un autre témoin a observé, «ils parlaient un autre dialecte arabe, ils n’étaient pas Irakiens».

Les combattants de Daesh ont pris Ramadi le 18 mai. Les soldats irakiens ont battu en retraite alors même que leurs forces étaient supérieures en nombre à celles de l’Etat islamique (EI). Ils ont également abandonné une quantité importante de matériel militaire, dorénavant aux mains des djihadistes. 

En quittant la ville, les militaires irakiens ont laissé le champ libre aux partisans de Daesh qui ont rapidement pris possession des armes qui traînaient et commencé leurs exactions sur les habitants : plus de 500 habitants ont péri, 8 000 ont dû quitté la ville pour échapper aux atrocités.

Des raids inefficaces

La coalition internationale encadrée par les Etats-Unis, entretemps, n'a que mollement bombardé les positions de Daesh dans cette partie de l’Irak. Depuis samedi, l’armée de l’air américaine ne totalise que 25 frappes en Irak et 10 frappes en Syrie. Et ces bombardements n’ont pas pris pour cible les positions de Daesh autour de Ramadi.

Les forces gouvernementales irakiennes jugent le soutien aérien américain insuffisant alors que les terroristes contrôlent déjà la moitié de la Syrie et une grande partie de l’Irak, tout en continuant leur progression. 

Les Etats-Unis, en réponse aux critiques concernant leurs frappes aériennes, reprochent aux forces de Bagdad d'éviter la confrontation avec l’ennemi et de laisser entre ses mains des armes et des équipements fournis par la coalition.

Selon le leader kurde Masoud Barzani, l’Irak a échoué à faire face aux terroristes car le gouvernement précédent a créé une «armée sectaire» qui a écarté les musulmans sunnites, ce qui «a créé une ambiance propice à tous ces problèmes que nous voyons maintenant dans l’armée irakienne». «Ceux qui étaient censés lutter pour leur pays ont été privés de cette cause».

Pour tenter d'enrayer l'avancée de l'EI, plusieurs dirigeants chiites ont appelé toutes les forces du pays à rejoindre le combat contre les terroristes, invitant à mots couverts les milices sunnites hostiles à Daesh à se joindre à l'armée régulière. La menace se fait chaque jour plus pressante pour les autorités irakiennes, Ramadi ne se trouvant qu'à 110 kilomètres de la capitale Bagdad.