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Conférence de Munich : la crise ukrainienne, au deuxième jour, est le sujet principal de discussion

La conférence sur la sécurité de Munich continue aujourd’hui avec Angela Merkel et Petro Porochenko, Joe Biden viendra se joindre à eux pour une session tripartite. Sergueï Lavrov et John Kerry, quant à eux, se verront dans un entretien bilatéral.

La conférence sur la sécurité de Munich est une des plateformes diplomatiques les plus en vue en Europe Occidentale et dans le monde.


Les représentants russes y ont plaidé à plusieurs reprises pour une architecture de sécurité indivisible et équilibrée entre l'Europe et les Etats-Unis.


Le monde se souvient du discours historique du président Poutine à la même conférence en février 2007 où il a mis en exergue l'illégalité et l'incompatibilité avec les intérêts russes de l'expansion des forces de l'OTAN vers les frontières de la Russie et dénoncé la perversité d'un monde unipolaire avec "Washington pour centre de direction". Cette intervention a été le grand moment où la Russie, en tant que pays millénaire, a affirmé son droit à suivre une politique extérieure indépendante.


«Le discours de Poutine a été un tournant dans la politique internationale. Depuis lors, nombreux sont ceux qui commencent à parler d'un monde multipolaire et de la nécessité de rééquilibrer le système des relations internationales», a dit à RIA Novosti Igor Morozov, membre de la commission des affaires internationales au Conseil de la Fédération, chambre haute du parlement russe.


Le discours de Poutine prononcé en février 2007, de toute évidence, a transformé la conférence de Munich sur la sécurité internationale en club de débats géopolitiques.

Rencontre au sommet entre Lavrov et Kerry


Le chef de la diplomatie russe Sergeï Lavrov s'entretiendra de manière bilatérale avec le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier et avec le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg. Une rencontre entre Lavrov et Kerry est probable.

Merkel attendue à Munich en revenant de Moscou


La chancelière allemande Angela Merkel arrivera à Munich plus tard dans la journée. Elle y est attendue dans la foulée de sa visite à Moscou la veille qui a été l'occasion d'aborder la crise ukrainienne avec le président français François Hollande et le président russe Vladimir Poutine.

Aujourd’hui, Angela Merkel prononcera son premier discours depuis quatre ans à la conférence sur la sécurité de Munich. Le format des pourparlers tripartites expérimenté à Moscou et à Kiev ces derniers jours se répètera au cours de la réunion entre Merkel, le vice-président américain Joe Biden et le président ukrainien Petro Porochenko prévue pour aujourd'hui. La chancelière sera certainement amenée à s'exprimer sur les résultats des pourparlers tripartites de Moscou.


Faut-il livrer des armes à l'Ukraine?


Washington étudie actuellement la possibilité de fournir des armes à l'Ukraine.

En savoir plus : L’administration Obama envisagerait la possibilité de livrer des armes à l’Ukraine

Cette initiative est soutenue par le prétendant au poste de secrétaire américain à la Défense Ashton Carter et le sénateur John Mc Cain. Le secrétaire à la Défense sortant Chuck Hagel a appelé les membres de l’OTAN à considérer plusieurs questions de sécurité aulieu de se concentrer sur un seul défi.


Mais le secrétaire général de l’OTAB Jens Stoltenberg tient une position distincte. A la veille de la conférence sur la sécurité de Munich, il a évoqué un éventuel rétablissement de la coopération entre la Russie et l'Alliance à condition que Moscou soit intéressé.


«Cette coopération était pour le bien de l’OTAN et la Russie y avait également intérêt. Nous pouvons continuer une collaboration mutuellement avantageuse si la Russie est vraiment intéressée», RIA Novosti cite les paroles de Stoltenberg .


Dans les coulisses de la conférence de Munich


Près de 400 personnalités prennent part à la conférence sur la sécurité de Munich, y compris le président afghan Ashraf Ghani, le président finlandais Sauli Niniistö, le président lituanien Dalia Grybauskaitė, le président estonien Toomas Hendrik Ilves, les Premier ministres irakien et libyen Haïder al-Abadi et Tammam Salam, le président du Parlement européen Martin Schulz et la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. Cet événement réunit également des délégations parlementaires de différents pays, les secrétaires généraux de l’OTAN et de l’OSCE et les ONG Amnesty International, Human Rights Watch et Greenpeace.


Un scandale s’est produit le premier jour lorsque le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a quitté la conférence faute de bien vouloir assister à une réunion avec des représentants israéliens, comme rapporte le quotidien Hurriyet.

«Je souhaitais assister à la conférence mais nous avons décidé de nous retirer après que les organisateurs ont ajouté au dernier moment les membres de la délégation israélienne à la liste des participants à la réunion sur le Moyen-Orient», a déclaré Cavusoglu lors d'une conférence de presse à l'ambassade de la Turquie à Berlin. Le ministre a noté que cette décision n'a pas été prise contre l'Allemagne.



La question palestinienne est le principal point de friction dans les relations entre Israël et la Turquie. L'incident avec le navire «Flottille de la liberté» qui a tenté de franchir le blocus israélien au prix de la vie de neuf citoyens turcs à son bord a considérablement refroidi leurs relations.