La ville irakienne de Ramadi pourrait être reprise aux combattants de l’Etat islamique «dans les jours qui viennent», a annoncé le Premier ministre irakien Haider al-Abadi à la BBC en ajoutant qu’il espérait plus de soutien de la part de la coalition internationale.
Les combattants de Daesh se sont emparés de cette ville la semaine dernière, précipitant ainsi un exode massif de réfugiés. Des centaines de personnes, y compris des femmes et des enfants se dirigent vers la capitale irakienne de Bagdad. Cependant, les gens fuyant Ramadi ont été repoussés de Bagdad de peur que des djihadistes puissent être mêlés parmi eux.
Le retrait des troupes irakiennes de cette ville tombée aux mains de l’EI a provoqué des accusations de la part du Royaume-Uni, qui remet en question «la cohésion morale» des Irakiens à combattre ce groupe terroriste, ce qui fait écho aux paroles du secrétaire américain à la Défense Ashton Carter qui a expliqué que les forces de Bagdad avaient voulu tout simplement échapper aux affrontements avec l’ennemi.
«Les soldats irakiens n'ont tout bonnement montré aucune volonté de combattre. Ils étaient nettement plus nombreux que leurs adversaires et se sont pourtant retirés de la ville», a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision américaine CNN ce dimanche.
Cependant, Bagdad a démenti ces accusations en insistant sur le fait qu’un ou deux échecs ne signifiaient pas l’effondrement de toute la force irakienne. Quand les Etats-Unis ont transféré à Bagdad leurs responsabilités en matière de sécurité, le message en ce qui concerne ses troupes était beaucoup plus rassurant.
L’ancien Secrétaire à la Défense Leon Panetta avait déclaré lors d’un discours à Bagdad en 2011 que les troupes américaines quitteraient le pays seulement après s’être assuré que l’armée irakienne avait été reconsttituée et était capable de répondre aux défis sécuritaires du pays.
Le ministre irakien de l'Intérieur Mohammed Al-Ghabbane, interrogé par la présentatrice de RT, a expliqué que le soutien américain dans le combat contre Daesh ne suffisait pas. «Washington effectue des bombardements et des frappes aériennes mais le fait de manière assez limitée», a-t-il expliqué.
D’après lui, il serait aussi nécessaire de mettre la pression sur les pays qui aident l’Etat islamique à se développer, à se financer et à recruter des combattants étrangers qui viennent grossir ses rangs.