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Barroso déplore des mesures «discriminatoires» de l'UE après son embauche par Goldman Sachs

L'ancien président de la Commission européenne, à qui son successeur a demandé des «clarifications» sur son embauche par la banque américaine Goldman Sachs, a déploré mardi des mesures «discriminatoires» à son égard.

Dans un courrier que s'est procuré l'AFP, José Manuel Barroso évoque notamment toutes les critiques et les interrogations sur son intégrité, qu'il juge «sans fondements et complètement imméritées». «Elles sont discriminatoires à mon égard et contre Goldman Sachs», se défend-il.

«Ces actions sont non seulement discriminatoires mais elles apparaissent en plus comme incompatibles avec des décisions prises concernant d'autres anciens membres de la Commission», écrit-il  dans cette lettre datée de mardi [13 septembre] et adressée à Jean-Claude Juncker, l'actuel président de la Commission.

Barroso fait allusion à une série de dispositions prises par l'exécutif européen après les vives critiques soulevées au nom de l'éthique par son embauche, en juillet, par la banque américaine.

Poussé par la médiatrice de l'UE, Jean-Claude Juncker a fini par demander lundi à son prédécesseur «des clarifications sur ses nouvelles responsabilités et les termes de son contrat de travail» avec Goldman Sachs.

La réponse, a précisé Juncker, sera soumise à l'avis, non contraignant, du comité d'éthique ad hoc chargé d'éclairer la Commission sur les projets de reconversion professionnelle des anciens commissaires européens et leur conformité aux règles internes de bonne conduite.

Dans son courrier de réponse, dont l'AFP a obtenu une copie, Jose Manuel Barroso répond à ces demandes sur son nouvel emploi, et dénonce le traitement qui lui est réservé.

«Vous avez d'abord suggéré que je serais reçu à la Commission avec un statut autre qu'ancien Président, et qu'ensuite, si nécessaire, vous demanderiez l'avis du comité ethique ad hoc sur ce sujet», observe-t-il.

«Je n'ai jamais demandé une position privilégiée mais je ne voudrais pas être discriminé», demande-t-il, tout en affirmant n'avoir pas d'objection de principe à la saisine du comité d'éthique.

Il se dit en revanche inquiet qu'une «décision à propos de son statut ait déjà été prise», avant même cette saisine. «Si c'est le cas, je voudrais comprendre comment cette décision a été prise, par qui et sur quels fondements».

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