«Je crains fort qu’un nouveau faux pas de la Cour constitutionnelle soit le facteur d’une instabilité profonde et durable du Gabon», a déclaré Jean Ping devant des centaines de ses partisans rassemblés dans la cour de son quartier général de campagne à Libreville.
«Il ne fait aucun doute qu’en cas de non-respect de la réalité du vote des Gabonais par la Cour constitutionnelle, le peuple, qui n’aurait dans ce cas plus rien à perdre […] prendra son destin en mains», a-t-il ajouté, s'estimant le nouveau «président élu» et qualifiant son rival Ali Bongo de «président sorti».
Le 8 septembre, Jean Ping a saisi la plus haute juridiction du pays pour contester le résultat officiel provisoire de l’élection présidentielle du 27 août. Les résultats donnent en effet la victoire à Ali Bongo d’une faible avance, de 5 000 voix seulement, sur quelque 628 000 électeurs inscrits.
Mais le chef de l'opposition exige que les voix soient recomptées dans chaque bureau de vote de la province du Haut-Ogooué, fief de l’ethnie Téké d'où vient Ali Bongo. Les avocats de Jean Ping ont demandé une confrontation des procès-verbaux en présence d’experts internationaux. La cour dispose désormais de quinze jours pour rendre son verdict.
Les services juridiques du président sortant devraient également transmettre des pièces concernant d’autres provinces, où ils estiment avoir constaté des fraudes de la part de l’opposition cette fois. Le porte-parole du chef de l'Etat, Alain-Claude Bilie By Nze, avait dénoncé «une fraude massive» dans la province du Woleu-Ntem, réputée pour être le bastion de l’opposition.