«Les soldats irakiens n'ont tout bonnement montré aucune volonté de combattre. Ils étaient nettement plus nombreux que leurs adversaires et se sont pourtant retirés de la ville», a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision américaine CNN.
D’après les propos d’Ashton Carter, la situation en Irak est extrêmement inquiétante mais il a prévenu que les Irakiens devaient faire un effort pour pouvoir remporter la victoire contre les djihadistes. «Nous pouvons les entraîner, nous pouvons les équiper mais nous ne pouvons évidemment pas leur donner la volonté de se battre», a souligné le chef du Pentagone.
Le président du comité irakien de sécurité et de défense, Hakim Al-Zamili, n’est pas d’accord avec le point de vue de Washington. Selon l’agence de presse AFP, il a accusé à son tour les Etats-Unis de ne pas avoir fourni à Bagdad «de l’équipement de qualité, des armes et du soutien aérien». Hakim Al-Zamili a affirmé que les commentaires d’Ashton Carter témoignaient de la volonté des Etats-Unis de «blâmer quelqu’un d’autre».
Il est à noter que les Etats-Unis ont déclenché la guerre en Irak en 2003 en lançant l’opération militaire «Liberté irakienne» qui a coûté la vie à des milliers de personnes et des milliards de dollars. L’armée irakienne a été démantelée juste après l’invasion américaine de l’Irak et quelques mois plus tard, les nouvelles autorités irakiennes ont décrété la création d’une nouvelle armée. Nombreux sont les experts militaires qui estiment aujourd’hui que l’armée irakienne n’a pas retrouvé son niveau ni les capacités dont elle disposait avant la guerre de 2003.
En même temps les efforts de la coalition internationale anti-Daesh menée par les Etats-Unis ne se sont pas avérés trop efficaces. Tandis qu'ils ont tué au moins 1 100 combattants de l’EI en 2014, Daesh parvient à renouveler ses effectifs assez vite en recrutant des nouveaux combattants, y compris de nombreux européens.