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La Grèce n’a pas l’argent pour rembourser sa dette au FMI

La Grèce ne sera pas en mesure de procéder au prochain remboursement de sa dette au Fonds monétaire international (FMI), parce que le pays n’a pas l’argent pour le payer, a déclaré le ministre grec de l’Intérieur.

«Les remboursements pour le FMI en juin se montent à 1,6 milliard d'euros, cet argent ne sera pas transféré car nous ne l’avons pas», a déclaré le ministre grec de l’Intérieur Nikos Voutsis sur une chaîne de télévision grecque. Il a ajouté que les négociations sur le remboursement pourraient être prolongées jusqu’à fin juin ou début de juillet.

Sa déclaration intervient au moment le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a affirmé que la Grèce avait fait «un pas énorme» dans la négociation d'un accord avec ses créanciers internationaux. «C'est maintenant aux institutions de faire leur part. Nous les avons rejointes aux trois quarts du chemin, elles doivent nous rejoindre sur un quart du chemin», a déclaré dimanche Yannis Varoufakis sur les ondes de la BBC.

D’après les dires deYanis Varoufakis, il serait «catastrophique» pour la Grèce de quitter l'euro, cela serait «le début de la fin du projet d'une devise commune».

Le porte-parole du parti de gauche Syriza, Nicos Fillis, a pour sa part déclaré que la Grèce ne serait pas capable d’effectuer le prochain remboursement de 300 millions de dollars au FMI le 5 juin prochain, sans une aide financière supplémentaire des créanciers.

En savoir plus : La Grèce ne pourra pas payer une nouvelle tranche au FMI le 5 juin

«Nous sommes arrivés au moment où les négociations doivent aboutir. C'est désormais le moment de vérité, le 5 juin. Si d'ici là, il n'y a pas d'accord qui règle le problème actuel de financement, ils n'auront pas d'argent», a déclaré Nicos Fillis à la chaîne de télévision ANT1 TV.

La Grèce éprouve des difficultés à payer sa dette de plusieurs milliards d’euros à la troïka – le groupe de créanciers internationaux constitué par le FMI, la Banque centrale européenne et la Commission européenne – et dans le même temps, Athène essaie d’obtenir une aide supplémentaire de 7,2 milliards.

Les négociations entre Athènes et ses créanciers internationaux se sont retrouvées au point mort après le refus grec de mettre en œuvre les réformes du marché de l’emploi et des retraites, ainsi que de poursuivre la politique de rigueur imposée par le plan de sauvetage.

Cependant, Athènes a fait nombreuses concessions, notamment la mise en place d’un impôt spécial sur les transactions bancaires afin d’augmenter les revenus.

Yanis Varoufakis a affirmé mercredi à la chaîne britannique Channel 4 que si la Grèce ne parvient pas à des résultats dans les négociations avec ses créanciers, le gouvernement donnerait la priorité aux retraités et aux travailleurs du secteur public.

«Si le 5 juin, nous pouvons rembourser le FMI et payer les pensions et les salaires, ainsi que d’autres engagements vis-à-vis de nos créanciers intérieurs, nous le ferons. Sinon, nous devrons accorder la priorité aux retraités et aux travailleurs du secteur public», a fait remarquer le ministre grec des Finances.

Le 11 mai, la Grèce a commencé à rembourser 750 millions d’euros à ses créanciers, juste quelques jours avant la fin du délai.