Depuis la destitution de la présidente Dilma Roussef par le Sénat brésilien le 31 août dernier, les manifestations se multiplient dans les grandes villes du pays.
Le 4 septembre, près de 50 000 personnes étaient dans les rues de Sao Polo pour protester contre ce qu'ils considèrent comme un coup d'Etat et réclamer de nouvelles élections. Dans la nuit, des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre. Les policiers ont répondu à grand renfort de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de canon à eau, aux jets de pierres et aux voitures brûlées par les manifestants.
Plusieurs personnes auraient été blessés, dont Felipe Souza, journaliste pour la BBC au Brésil. Dans une vidéo publiée sur Facebook le journaliste explique avoir été passé à tabac par des policiers anti-émeutes, malgré un gilet estampillé «presse».
Interrogé sur ces violences, le président Michel Temer a estimé que les manifestants, violents ou non, ne représentaient pas les Brésiliens et n'étaient pas représentatifs de l'opinion générale dans le pays. «Sur une population de 204 millions de brésiliens, ils ne représentent rien. Je crois que c'est insignifiant», a déclaré le chef de l'Etat, actuellement en Chine pour le sommet du G20.
Le 31 août, le Sénat brésilien avait voté la destitution de Dilma Roussef par 61 voix contre 20. Ecartée du pouvoir depuis le 12 mai au profit de Michel Temer, l'ancienne présidente est accusée de manœuvres budgétaires frauduleuses qui auraient permis de masquer la réalité du déficit du pays. Ce vote a mis fin à 13 ans de pouvoir de la gauche et du Parti des Travailleurs.
Pour Dilma Roussef et ses partisans, cette destitution est un véritable coup d'Etat et ils réclament la démission de Michel Temer, suivie de la tenue de nouvelle élections.
Malgré la tension sociale et politique et en dépit de la mulitplication des violences, les Jeux paralympiques débuteront à Rio de Janeiro le 7 septembre.