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Algérie : un chrétien condamné à 5 ans de prison pour «atteinte à l’islam et au prophète»

Slimane Bouhafs est un algérien qui a été condamné le 7 août 2016 à 5 ans de prison pour avoir porté «atteinte à l’islam et au prophète» sur Facebook. Amnesty international réclame sa libération immédiate. Son appel sera examiné le 6 septembre.

«Atteinte aux préceptes de l’islam et propos indécents à l’égard du prophète Mohamed», voilà pourquoi la gendarmerie algérienne a interpellé Sliman Bouhafs le 31 juillet dernier. Citoyen kabyle de Sétif âgé de 49 ans, il est accusé d’avoir «porté préjudice à la religion musulmane à travers des écrits et photos partagés sur les réseaux sociaux».

Ancien policier, laïque et converti au christianisme, Slimane Bouhafs aurait, selon sa défense, assumé ses positions politiques et réfuté toute «offense» fait à l’islam. Ses derniers posts sur Facebook remontent au 21 juin 2016.

Aux motivations religieuses de son arrestation s'ajoutent peut-être aussi des motivations politiques : Slimane Bouhafs est aussi militant pour le respect des droits de l'homme et pour l'autodétermination de la Kabylie. 

«Amnesty International appelle les autorités algériennes à libérer immédiatement et sans conditions le militant Slimane Bouhafs, qui purge une peine de cinq ans d’emprisonnement en raison de ses publications sur Facebook», a réclamé l'ONG de défense des droits l'homme dans un communiqué. De nombreux internautes algériens se sont mobilisés pour soutenir le condamné. 

Le 7 août 2016, la justice a condamné à une peine de 5 ans de prison et une amende de 100 000 dinars (environ 800 euros) Slimane Bouhafs pour outrage au prophète et dénigrement des principes et préceptes de l’islam. Après avoir fait appel, un second procès a eu lieu le 30 août, avec une forte mobilisation de la société civile et le verdict est attendu le 6 septembre 2016. 
 
Le 11 juillet dernier, un blogueur et journaliste algérien avait été condamné par le tribunal d'Alger à deux ans de prison ferme pour «offense au président de la République».