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Israël : un conflit politico-religieux provoque d'énormes bouchons sur les routes

D'énormes embouteillages se sont produits en Israël en raison de l'arrêt de la circulation d'une grande partie des trains provoqué par un conflit politico-religieux sur le travail pendant le shabbat, le jour de repos hebdomadaire dans le judaïsme.

L'arrêt des trains, qui a touché 150 000 passagers sur les 213 000 transportés chaque jour selon la compagnie ferroviaire, est la conséquence des pressions exercées par les partis religieux juifs membres de la majorité sur le Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Le 2 septembre, peu avant le début du shabbat, le chef du gouvernement avait interdit la poursuite de travaux d'entretien sur les voies. La religion juive interdit en effet de travailler, de circuler en voiture, d'allumer ou d'éteindre l'électricité durant le shabbat.

La compagnie ferroviaire israélienne s'est ainsi vu contrainte de reporter ses travaux –qui devaient durer une vingtaine d'heures –après la fin du shabbat, ce qui a provoqué, le lendemain 4 septembre, une importante interruption du trafic, en particulier sur la ligne principale reliant Haïfa, dans le nord du pays, à Tel Aviv, la capitale économique.

Le trafic ferroviaire devrait reprendre son cours normal en début de soirée le 4 septembre, assure la compagnie ferroviaire. Afin de réduire l'impact de cette interruption de trafic, des dizaines d'autobus supplémentaires ont été mobilisés, ce qui n'a fait qu'aggraver les bouchons en ce premier jour de travail de la semaine.

La semaine dernière, les ultra-orthodoxes, qui prônent une application stricte des règles du judaïsme, avaient évoqué la possibilité de quitter le gouvernement en cas de poursuite des travaux durant le repos hebdomadaire, plongeant le Premier ministre dans la tourmente.

La majorité avec laquelle il gouverne compte 67 députés sur les 120 qui occupent la Knesset, le Parlement israélien, dont les 13 sièges du Shass et de Judaïsme unifié de la Torah, les deux partis religieux.

Cette affaire revêt en outre un caractère très politique. En ordonnant l'arrêt des travaux, Benjamin Netanyahou a désavoué publiquement le ministre des Transports Israël Katz, l'un de ses rivaux au sein du Likoud, son parti, qui les avait autorisés.

Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre est allé jusqu'à accuser Israël Katz de «vouloir saper les relations entre le Premier ministre et les ultra-orthodoxes» et de vouloir «porter atteinte à l'image du Premier ministre» auprès des Israéliens.

L'arrêt du trafic a fait la une des médias et provoqué des manifestations de centaines d'usagers qui se sont rassemblés le 3 septembre devant plusieurs gares, notamment à Tel-Aviv, pour conspuer le gouvernement.

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