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Barack Obama malmené par les autorités chinoises pour son dernier sommet du G20 ?

Barack Obama est arrivé le 3 septembre à Hangzhou pour participer au sommet du G20, sa dernière visite dans le pays en tant que chef d'Etat. Une arrivée sur le tarmac de l'aéroport mouvementée pour le président des Etats-Unis.

«Il est important que la presse ait accès au travail que nous sommes en train de faire, qu'elle ait la possibilité de poser des questions», a déclaré Barack Obama après une arrivée mouvementée sur le tarmac de l'aéroport de Hangzhou en Chine pour le sommet du G 20. 

«Nous ne laissons pas nos valeurs et nos idéaux derrière nous quand nous voyageons», a-t-il ajouté, assurant qu'il n'hésitait pas à parler des questions qui fâchent avec ses hôtes chinois. 

«Quand je soulève des questions comme celle des droits de l'Homme, il y a certaines tensions qui ne se produisent peut-être pas quand le président Xi rencontre d'autres dirigeants», a ajouté l'hôte de la Maison Blanche. 

Plus tôt dans la journée, alors le Premier ministre indien Narendra Modi, le président russe Vladimir Poutine, la Sud-Coréenne Park Geun-hye ou encore le nouveau Premier ministre Britannique Theresa May étaient reçus en grande pompe par les autorités chinoises, Barack Obama a dû se contenter d'une cérémonie d’accueil beaucoup plus sobre, dans une partie isolée de l'aéroport de Hangzhou. 

De froid, l’accueil des autorités chinoises est devenu glacial quand un fonctionnaire chinois a essayé de repousser les journalistes et même certains membres du personnel de la Maison Blanche loin du président américain. Et quand un responsable de la Maison Blanche a expliqué que la presse avait été autorisée à recueillir des images de l'arrivée de Barack Obama, un responsable chinois s'est écrié : «C’est notre pays ! C’est notre aéroport !».

Quelques minutes plus tard, un officiel chinois ira même jusqu’à admonester publiquement Susan Rice, la conseillère à la sécurité nationale des Etats-Unis, sous prétexte qu'elle ne se positionnait pas à l'endroit prévu par le protocole.

Les autorités chinoises auraient-elles profité de la dernière venue officielle de Barack Obama en Chine pour lui infliger un camouflet diplomatique à peine eut-il posé le pied sur le tarmac de l'aéroport ? «La réception du président Obama et de ses équipe a été plutôt douloureuse», rapporte le New York Times. «Ces choses-là ne se produisent pas par erreur. Pas avec les Chinois», a déclaré l'ancien ambassadeur du Mexique en Chine Jorge Guajardo, interrogé par le journal britannique The Guardian. «J'ai été en poste en Chine pendant 6 ans, j'ai assisté à ces visites officielles et je sais que tout est prévu et calculé dans les moindres détails. L’accueil de Barack Obama n'a pas été une maladresse», précise l'ambassadeur. Pourquoi une telle attitude ? Pour Jorge Guajardo, c'est autant un coup de communication envers les chinois que pour le reste du monde : la Chine serait la nouvelle superpuissance et compte bien le faire savoir. «Les Chinois sont très sensibles à ce nouveau nationalisme, ce regain de fierté nationale», conclut Jorge Guajardo. 

Lors de ce dernier sommet auquel participe Barack Obama, ce dernier devra aborder avec son homologue chinois Xi Jinping les sujets épineux des tensions en mer de Chine méridionale et du réchauffement climatique. 

Dernier sommet du G20 du quinquennat de François Hollande

Le président François Hollande est lui arrivé le 4 septembre à Hangzhou, où il entend plaider en faveur l'intensification de la lutte contre l'évasion fiscale et la corruption. «La France est favorable à l'ouverture des échanges, mais dans la transparence, sur une base de réciprocité et avec le respect des normes sociales et environnementales», peut-on ainsi lire sur la page Facebook du chef de l'Etat français.

François Hollande introduira aussi les débats concernant le financement du terrorisme et le climat. Il sera par ailleurs reçu dans la soirée du 6 septembre, à l'issue du sommet, par son homologue chinois Xi Jinping pour un dîner de travail.

En marge du G20, le président de la République doit rencontrer une série de dirigeants étrangers parmi lesquels l'Egyptien Abdel Fattah al-Sissi, l'Australien Malcolm Turnbull, le Saoudien Mohammed ben Salmane ou le Russe Vladimir Poutine pour discuter, notamment, du conflit syrien.