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Le Japon pourrait autoriser la vente de poisson plat pêché près de Fukushima

Après cinq ans d’interdiction, les autorités nippones déclarent être prêtes à permettre aux pêcheurs de vendre du poisson attrapé dans les eaux situées près de l’ancienne usine nucléaire de Fukushima.

Le 2 septembre, 11 bateaux équipés de dragues ont pris le large près du littoral de l’île d’Iwaki, dans la préfecture de Fukushima, pour effectuer des analyses. Les pécheurs ont réussi à capturer cinq poissons plats dont les caractéristiques se sont avérées ne pas être dangereuses pour la santé humaine, ce qui signifie que le gouvernement japonais pourrait l’inclure à la liste des produits commercialisables dans les plus proches délais.

«C’est une étape importante pour la pêche. Nous allons nous remettre petit à petit», a déclaré le chef de l’association des pêcheurs d’Iwaki, Akira Egawa.

Après la catastrophe nucléaire de Fukushima, la préfecture a interdit la vente du poisson à cause de la haute concentration d'éléments radioactifs contenue dans leur chair, ce qui a considérablement dégradé la situation économique de la région. Avant le 11 mars 2011, au moins 38 600 tonnes de poisson étaient attrapées chaque année, tandis qu’en 2015, seules 5 600 tonnes ont été extraites des océans.

Les pêcheurs ont indiqué que la réglementation établie par l'Etat ne les interdisait pas techniquement de pêcher sauf à moins de 20 kilomètres de la centrale nucléaire, mais limitait leur distribution. Seuls les spécimens dont le taux de radioactivité était quatre fois inférieur à la norme sévère établie par les autorités japonaises (100 becquerels/kilogramme) pouvaient être mis sur le marché. 

Malgré les résultats flatteurs, les pêcheurs ne se réjouissent pas pour autant. Selon les estimations du chercheur américain Ken Buesseler, du Wood Hole Oceanographic Institution de Boston, des éléments radioactifs de la centrale japonaise continueraient de s'écouler dans l'Océan pacifique.

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