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A Bruxelles, «tu es en Arabie Saoudite» : Jean Quatremer provoque de nouveau un tollé en Belgique

Correspondant pour Libération à Bruxelles depuis 25 ans, Jean Quatremer a encore fait grincer des dents. Dans une interview à l'hébdomadaire belge Le Vif, le journaliste français a déclaré n'avoir jamais vu «autant de femmes voilées» qu'à Bruxelles.

Connu pour ses jugements et ses petites phrases au vitriol concernant le royaume belge, Jean Quatremer s'est encore attiré l'indignation et les foudres des Belges. Dans une interview publiée par Le Vif-L'Express, le correspondant français n'a effectivement pas mâché ses mots : «Quand tu vas à Molenbeek, tu as un choc culturel et physique», a-t-il ainsi estimé, argumentant avec force quelques lieux communs : «On me rétorque qu'en France, nous avons les banlieues. C'est vrai, mais ici, c'est au centre de la capitale. A 200 mètres de la Grand-Place, tu es en Arabie saoudite.»

Pour le Parisien originaire de Nancy, qui, après 25 ans de correspondance en Belgique, admet ne pas parler le Néerlandais, l'une des langues officielles du Royaume, «il y a un truc qui ne va pas». «Jamais je n'ai vu autant de femmes voilées dans d'autres villes européennes. Il a fallu que ça pète dans le métro pour qu'on puisse enfin le dire», développe-t-il. 

Mais les propos du correspondant de Libération ne passent pas auprès des lecteurs du Vif et, sur les réseaux sociaux, Quatremer s'est attiré une volée de critiques, parfois indignées, souvent ironiques. Nombreux sont ceux qui pointent les contradictions selon eux, d'un discours impossible à tenir en France mais autorisé au sujet des Belges.

D'autres invitent le Français à balayer devant sa porte, tel le député bruxellois et Chef de Groupe de l'opposition PS au conseil communal Molenbeek.

Et pour certains, le discours du collaborateur d'un journal qui édicte habituellement la pensée politiquement correcte de la gauche française s'approche étonnamment de celle du Front national. 

Devant le tollé soulevé, Jean Quatremer a maintenu ses propos, dénonçant un «déni» de la part des Belges, et invoquant la «liberté d'expression».