Cette purge a pour but de renforcer la mainmise du groupe terroriste sur la ville antique de Palmyre, conquise mercredi par les extrémistes, et obtenir le soutien des opposants au président syrien Bachar al-Assad.
Les djihadistes ont imposé sur Palmyre un couvre-feu allant de 17 heures jusqu’au lever du soleil et interdit aux habitants de quitter la ville avant samedi matin, de façon à éviter que les notables puissent s’enfuir. Les terroristes ont également fait des sermons dans les mosquées lors de la prière du vendredi, la plus importante de la semaine. Les mosquées étaient combles, après les intimidations des islamistes auprès de la population. Les combattants de Daesh ont, par exemple, dit aux femmes de couvrir également leur visage et de porter des vêtements amples si elles ne voulaient pas être fouettées.
Les djihadistes auraient tué 280 soldats et partisans de Bachar al-Assad, dont les corps de 150 environ, jonchent les rues de Palmyre. Ils auraient été abattus ou décapités en public sur la place de la ville. Les islamistes ont entamé une vraie chasse aux sorcières, des militaires en l’occurrence. Associated Press a rapporté les propos d’un habitant de Palmyre affirmant : «ils cherchent d’une maison à l’autre, d’un magasin à l’autre, les gens dans les rues doivent montrer leurs cartes d’identité». En plus, les combattants de Daesh auraient mis la main sur les bâtiments administratifs.
Le directeur général des antiquités et des musées de Syrie Maamoun Abdulkarim a confié qu’il n’y avait pas de combattants de Daesh dans les ruines de la cité antique de Palmyre. Mais il a reconnu que des arrestations et des purges avaient lieu dans la ville.
Talal Barazi, le gouverneur de la province d’Homs, à laquelle Palmyre appartient, a déclaré que les combattants de Daesh «auraient pu commettre des massacres». Il a ajouté que 1 400 familles avait fui la ville qui comptait 65 000 habitants avant de passer sous le joug de Daesh.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné «les actes terroristes barbares» perpétrés par l’EI et exprimé sa profonde préoccupation pour les milliers de gens qui se trouvent à Palmyre. Le communiqué du Conseil appelle à créer un passage sécurisé pour permettre aux habitants de quitter la ville alors que dans le même temps, il indique que «la responsabilité principale de protéger sa population incombe aux autorités syriennes».