Mercredi 7 septembre
La province du Haut-Ogooué, le fief des Bongo, où le taux de participation s'est élevé à 99,93% a attiré l’attention de la communauté internationale, et notamment de l’UE. La chef de la mission d'observation européenne, Mariya Gabriel, a déclaré avoir mené une analyse «portant sur le nombre de non-votants et de bulletins blancs et nuls».
Le président gabonais Ali Bongo a déclaré dans une interview à RTL, que «si on voulait relever les anomalies, il fallait être clair, équilibré, et relever toutes les anomalies, si on en avait constatées».
«On pourrait dire beaucoup de choses. Je trouve que certains ont outrepassé leur mission», a-t-il nuancé.
Mardi 6 septembre
Son porte-parole a annoncé que de l’Union africaine enverraient «très vite» une délégation de haut niveau pour servir d’intermédiaire au Gabon.
Vendredi 2 septembre
La France demande la remise en liberté des responsables retenus au QG de l'opposition, selon l'AFP citant un officiel.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a déclaré sur France 2 que la France s’inquiétait de la situation au Gabon. Il a demandé que les résultats électoraux bureau par bureau soient publiés.
Mettant en garde contre le risque d’escalade de la violence, il a assuré : «La France ne prend pas parti pour tel ou tel candidat. La France respecte l'indépendance du Gabon, mais on sait qu'il y a une contestation. S'il n'y a pas la possibilité d'examiner par les procédures légales les recours, alors il y aura un problème extrêmement grave. Nous souhaitons que la voie constitutionnelle soit respectée.»
Deux hommes sont morts dans la nuit du 1er au 2 septembre dans un quartier de Libreville, à la suite d'affrontements avec les forces de sécurité, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Bekam Ella Edzang, étudiant en droit de 27 ans, est décédé des suites d'une blessure par balle à l'abdomen après son hospitalisation, a constaté une journaliste de l'AFP. Le corps d'un homme de 30 ans était par ailleurs emmené en procession par des manifestants dans le quartier de Nzeng Ayng, a constaté un autre journaliste de l'AFPTV.
Une vingtaine de leaders de l'opposition et de la société civile gabonaise étaient toujours retenus le 1er septembre au quartier général de Jean Ping, rival du président Ali Bongo déclaré vainqueur de l'élection présidentielle, a indiqué l'un d'eux à l'AFP.
«Nous sommes 26, toujours au même endroit, en plein air dans l'enceinte du QG. Nous avons dormi à même le sol, avec les moustiques et le crépitement des armes dans la quartier», a expliqué à l'AFP Paul-Marie Gondjout, le représentant de Jean Ping à la commission électorale.
Les 26 opposants sont sous la surveillance de la gendarmerie gabonaise depuis l'assaut donné dans la nuit de mercredi à jeudi au QG de campagne de Jean Ping à la suite des émeutes qui ont éclaté à la proclamation de la victoire, «volée» selon l'opposition, du président sortant Ali Bongo.
«Le procureur est venu pour constater s'il y avait eu des morts durant l'assaut, et a dit qu'il n'y avait aucune information judiciaire contre nous», a ajouté Paul-Marie Gondjout.
«Nos avocats sont passés hier, ils ont rencontré le procureur qui leur a confirmé», a-t-il ajouté.
Parmi les personnes retenues au QG de l'opposant Jean Ping - qui a de son côté trouvé refuge dans un endroit indéterminé -, se trouvent notamment Zacharie Myboto, ancien ministre d'Omar Bongo, père et prédécesseur d'Ali Bongo à la tête du Gabon, et l'ancien vice-président de la République Didjob Ding Duvungui.
Jeudi 1 septembre
Selon un nouveau bilan, un millier de personnes ont été interpellées dans tout le pays depuis l’annonce des scrutins.
Le ministre de l’Intérieur gabonais prétend que les manifestants auraient utilisé des fusils d'assaut AK-47.
Ali Bongo a déclaré aux opposants: «la démocratie s'accommode mal de la prise d'assaut d'un parlement».
Le bureau du président gabonais a accusé les soutiens de Jean Ping d’avoir planifié «des attaques coordonnées sur les symboles de l’Etat».
François Hollande a fait part de sa «profonde inquiétude et de sa grande préoccupation» après les violentes manifestations qui ont suivi le résultat des élections présidentielles au Gabon.
«Le président appelle toutes les parties à la retenue et à l’apaisement, ce qui suppose un processus garantissant la transparence sur les résultats du scrutin», lit-on dans un communiqué de l'Elysée.
Le commandant de la police nationale gabonaise, Jean-Thierry Oye Zue, a annoncé que plus de 200 pillards avaient été arrêtés à Libreville.
«Nous avons arrêté plus de 200 pillards depuis hier soir. Ils sont dans les locaux de la police judiciaire mais aussi dans les commissariats de la ville. Les pillages continuent maintenant dans les quartiers populaires», a-t-il précisé.
Des manifestations hostiles à Ali Bongo se déroulent dans au moins neuf quartiers de Libreville.
La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a qualifié jeudi la situation post-électorale au Gabon de «crise profonde» et a appelé les différentes parties «au calme».
«Il est important que tous les acteurs rejettent la violence et appellent au calme. Toute contestation doit se faire avec des moyens pacifiques afin d'éviter l'embrasement du pays», a déclaré la vice-présidente de l'UE dans un communiqué.
Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a demandé au gouvernement gabonais de mener une procédure transparente pour lever tout «doute» sur l'exactitude du scrutin.
«Avec l’Union européenne, la France appelle à la publication des résultats, bureau par bureau. C’est de cette manière que les Gabonais pourront avoir confiance dans les résultats et qu’il n’y aura aucun doute sur le respect de leur choix. Aussi, la France ne peut que réprouver avec fermeté tout recours à la violence et appeler chacun à la plus grande retenue», a-t-il déclaré en marge de la conférence des ambassadeurs français, réunis à Paris.
Des centaines de manifestants descendus dans les rues de la capitale, Libreville, ont été dispersés par des canons à eau.
La France a exprimé sa «vive préoccupation» face aux violences ayant éclaté dans la nuit au Gabon, estimant qu'il n'y avait «aucune place pour la violence» dans un cadre électoral.
«Les événements de la nuit à Libreville suscitent ma plus vive préoccupation. Dans le cadre d’un processus électoral, il n’y a aucune place pour la violence», a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault dans un communiqué, en appelant «toutes les parties à la plus grande retenue, afin d’éviter de nouvelles victimes».
L’Assemblée nationale, qui a été incendiée le 31 août après l’annonce des résultats des élections, n'est plus que l'ombre d'elle-même, avec sa façade noircie et ses vitres brisées. L'imposant portail a été défoncé par les manifestants et la guérite des gardiens est partie en fumée. Sur le parking de l'Assemblée, il ne reste plus que des carcasses de véhicules incendiées.
De fortes explosions et des fusillades ont été entendues dans un quartier de Nkembo à Libreville pendant toute la matinée.
Le lendemain des annonces des résultats des élections présidentielles, Libreville ressemble à une ville en proie à la guerre civile avec barricades, bâtiments incendiées et voitures calcinées.