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Tanger-Sète sans eau ni climatisation : la croisière ne s'amuse pas du tout (VIDEO)

Probablement à cause d'une avarie de machine, un ferry italien reliant le Maroc à la France a mis plus de deux jours à arriver à bon port. Alors que l'eau et la nourriture ont rapidement commencé à manquer, les passagers ont été livrés à eux-mêmes.

Avec seulement un moteur sur trois en état de marche, le ferry n'avançait qu'à la vitesse de 15 km/h, selon le site internet marocain Yabiladi, site de référence pour les Marocains résidant à l'étranger. A l'intérieur de la coque en acier brûlante du ferry le «Sardinia», les conditions de vie se sont alors dégradées très vite et dangereusement. La cafétéria du navire s'est rapidement retrouvée à court de bouteilles d'eau et la climatisation des chambres s'est révélée défaillante. Mais ce n'est pas tout.

Saida, une Marocaine résidant à Montpellier et rentrée au pays pour les vacances, a filmé le calvaire des passagers avec son téléphone portable. Des extraits en ont été repris par Yabiladi. La vidéo témoigne de l'état déplorable du bateau et des conditions dans lesquelles s'est faite cette traversée de la Méditerranée : les passagers – souvent des des familles entières avec enfants – ont dû se résoudre à dormir à même le sol.

«Voila dans quelles conditions on a fait le voyage», entend-on Saida dénoncer. «Des familles ont pris des chambres pour 2 500 à 3 000 euros et voilà on leur a changé le bateau pour une pourriture», s'exclame-t-elle. Faute de climatisation, les passagers ont préféré dormir dans les couloirs, la température dans les cabines étant devenue intenable.

Les passagers livrés à eux-mêmes

Et très vite les réserves en eau et en nourriture se sont épuisées. «Il n'y a plus rien à manger dans la cafétéria, ils ne proposent même pas des bouteilles d'eau... ». Et côté hygiène, les passagers ont vite basculé dans l'horreur. «Il y a de l'urine partout», constate Saida, les femmes font la queue alors qu'il n'y a qu'«une seule toilette qui marche».

Interrogée par Yabiladi, Sonia accable la compagnie italienne Grandi Navi Veloci (GNV), en italien la compagnie des «Grands navires rapides» : «Aucune climatisation, ils ont tout coupé et ne voulaient rien savoir. Nous voulions parler à un responsable, ça a été impossible.»

La durée indiquée sur le site de la compagnie est normalement de 32 heures pour aller du port de Tanger, au Maroc, à celui de Sète, en France. Partis le samedi 27 août, les passagers finiront par arriver le lundi suivant, affamés et épuisés. Et, par dessus tout, furieux : une cabine peut coûter jusqu'à 3 500 euros pour une famille avec quatre enfants. «Je suis très en colère, je n'ai jamais vécu dans un endroit aussi sale, aussi pourri, avec une telle facture», s'indigne Saida.