«Nous condamnons résolument l'action inhumaine de l'opposition radicale syrienne qui a fait échouer l'opération humanitaire préparée par l'ONU et destinée à la ville d'Alep. L'opposition djihadiste a commencé à poser au dernier moment des conditions inacceptables et irréalistes à leur accord de faire passer un convoi déjà prêt de camions transportant une aide humanitaire. Cette démarche effrontée dévoile le vrai visage de ces soit-disant lutteurs pour le peuple syrien qui ne se gênent pas pour profiter de la situation humanitaire difficile afin d'atteindre leurs objectifs destructeurs», indique le communiqué, publié sur le site officiel du ministère russe des Affaires étrangères.
Moscou s'inquiète de la détérioration de la situation : à Alep, coupée en deux entre les zones sous contrôle de Damas et celles sous contrôle des insurgés, près de 400 000 civils qui vivent dans les zones insurgées font face à une véritable situation de siège.
La Russie tente d'y remédier en fournissant une aide humanitaire, mais cette dernière est mise à mal par les perturbations des convois par les djihadistes, malgré les accords conclus avec ces derniers.
Pour Moscou, la situation est d'autant plus intolérable qu'elle ne fait l'objet d'aucun écho dans la presse occidentale, malgré le fait que les actes des rebelles ont des conséquences directes sur les conditions de vie des populations. «Il n'est nulle part rapporté que les efforts des Nations Unies sont réduits à néant par les militants qui les font chanter sans vergogne en refusant d'assurer la sécurité des cargos» dénonce Maria Zakharova, pointant du doigt la responsabilité des «pays qui apportent leur soutien aux rebelles dits modérés».
Une trêve est en vigueur en Syrie depuis le 27 février dernier. Elle ne concerne néanmoins pas les djihadistes de l'Etat islamique, du Front al-Nosra (récemment rebaptisé Front Fatah al-Sham) et d'autres groupes considérés comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'ONU.