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«Cette terre est à nous !», une responsable israélienne censure l’ingérence occidentale

La nouvelle vice-ministre israélienne des Affaires étrangères a fustigé les tentatives de la communauté internationale de promouvoir la «solution des deux Etats» avec la Palestine. Selon Tzipi Hotovely, la Terre Sainte appartient aux juifs.

La politicienne de 36 ans, qui occupait auparavant le poste de vice-ministre des Transports du gouvernement de Benjamin Netanyahou, a cité un nombre de textes religieux pour soutenir sa revendication, à savoir, que la Terre d’Israël était la maison légitime des juifs.

«Nous devons revenir à la vérité de base qui est celle de nos droits sur ce pays», a-t-elle déclaré dans son discours. «Cette terre est à nous. Toute cette terre est à nous. Nous ne devons pas nous en excuser», a martelé la vice-ministre.

Tzipi Hotovely a tenu ces propos en relation avec le projet de résolution proposé par la France devant le Conseil de sécurité des Nations unies et qui vise à réduire le délai de négociation sur la création d’un Etat palestinien de deux ans à 18 mois, rapporte LeFigaro.

Le 13 mai, l’Etat du Vatican, qui n’est pas membre de l’ONU, est le dernier pays en date à avoir reconnu l’Etat de Palestine. Israël a accueilli cette décision par des critiques acerbes, estimant qu’elle nuisait aux perspectives de paix dans la région. A l’heure actuelle, 135 pays membres de l'ONU ont reconnu la Palestine.

Les propos de la responsable israélienne, ferme partisane de la politique de colonisation de la Cisjordanie par Israël et qui représente les juifs orthodoxes, a été condamnée par une grande partie de la communauté internationale. Pendant son discours, elle a également mentionné ses projets d’essayer d’obtenir la reconnaissance internationale de ces colonies.

«Nous attendons que la communauté internationale reconnaisse le droit d’Israël à construire des maisons pour les juifs dans toute leur patrie», a affirmé la vice-ministre.

Tzipi Hotovely a également pu reformuler le slogan du ministère des Transports qu’elle a bien connu : «Sur la route, il ne faut pas avoir raison mais être raisonnable». Elle a ajouté que depuis des années, les diplomates israéliens tentaient d’être raisonnables plutôt que d’avoir raison.

Alors que le Premier ministre Benyamin Netanyahou occupe également le poste de ministre des Affaires étrangères, Tzipi Hotovely sera chargée de superviser la marche quotidienne des activités du ministère.

Pendant sa dernière campagne électorale, le Premier ministre israélien avait agacé ses alliés occidentaux en estimant que la création d’un Etat palestinien ne serait pas possible lors de son mandat.

«Je crois que quiconque promeut la création d’un Etat palestinien […] donne du territoire à l’Etat islamique qui va l’utiliser pour attaquer Israël», avait déclaré le Premier ministre à NGR en mars dernier.

Les commentaires de Netanyahou ont abouti à la publication d’une lettre conjointe rédigée par les anciens Premiers ministres et ministres des Affaires étrangères de France, d’Espagne et de Suède adressée à Federica Mogherini, la patronne de la diplomatie de l’UE. Les auteurs de cette lettre ont souligné le manque de confiance dans le processus de paix entre Israël et la Palestine et ont réclamé l’augmentation de la pression sur l’Etat hébreu.

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Plus de 500 000 israéliens habitent actuellement en Cisjordanie dans des colonies construites après la conquête israélienne des territoires palestiniens en 1967, alors que ces territoires cherchent depuis des dizaines d’années à recouvrer leur indépendance d’Israël, tant sur le plan juridique que sur le plan pratique.