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Brussels Airlines sous pression après l'interdiction d'un snack fabriqué en Cisjordanie occupée

Le ministère des Affaires étrangères belge a demandé à la compagnie Brussels Airlines de faire machine arrière concernant l’interdiction de servir sur ses vols du halva fabriquée dans les territoires occupées. L’Etat hébreu est vent debout.

L’activité de Yariv Levin, ministre du Tourisme israélien, sera-t-elle payante ? La plus importante compagnie aérienne belge va-t-elle revenir sur sa décision de supprimer de son menu des barres de halva, une spécialité turque, produite dans les territoires occupés de Cisjordanie ? La provenance des desserts, fabriqués dans la zone industrielle de Barkan, en Samarie, a été signalée il y a quelques semaines par le passager d’un vol reliant Tel-Aviv à Bruxelles. Brussels Airlines a pris la décision de les interdire dans la foulée. 

Depuis, la pression du gouvernement israélien s’intensifie et le 26 août, c'est le ministère des Affaires étrangères belge qui appelle à ce que les spécialités aux graines de sésames «made in Israel» fassent leur retour.

Brussels Airlines se défend

La compagnie aérienne se justifie par la nécessité de contenter tout le monde : «Ce dessert fait l'objet de controverses, et nous servons une communauté internationale de personnes ayant une culture différente. Notre responsabilité consiste à offrir des produits appréciés par tous, donc nous avons décidé de remplacer le dessert.»

Se défendant de tout «boycott» et assurant qu’elle dispose «de produits israéliens» à bord de ses vols, la compagnie aérienne basée à Bruxelles s’est attirée les foudres du ministre du Tourisme de l’Etat hébreu.

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Yariv Levin, membre du Likoud, parti du chef du gouvernement Benjamin Netanyahou, s'est montré menaçant : «Une telle compagnie n'a pas sa place dans le ciel de l'Etat d'Israël et son nom doit être effacé du tableau des vols de l'aéroport Ben Gourion.»

Cette menace d’interdiction de vol vers Israël est intervenue peu avant que le ministre des Affaires étrangères belge décide de faire pression sur la compagnie pour qu’elle revienne sur sa décision.

Les défenseurs des Palestiniens saluent la décision de la compagnie

Sans surprise, la décision de la compagnie aérienne a été accueillie avec joie par les associations de défense des Palestiniens. La chaîne i24 News rapporte les propos de l'une d'entre elle : «Beaucoup d'entreprises ignorent les conditions de production des produits israéliens qu'ils achètent». «Le ministère belge des Affaires étrangères devrait intervenir et contrôler les échanges commerciaux avec les entreprises opérant dans les colonies», souligne l'association en question.

Du côté de l'Etat hébreu, les réactions ne se sont pas faites attendre. Jacob Angel, l’un des responsables de l’entreprise productrice des fameuses barres de halva, s’est ému de la décision de Brussels Airlines : «Il y a des ouvriers palestiniens et des juifs qui travaillent dans l'usine, et la paix vient d'ici et non de la compagnie aérienne. La paix viendra de là où les gens travaillent main dans la main. C'est ça, la vraie coexistence.»