Après que les élus ukrainiens ont envoyé le projet de loi en troisième lecture, les manifestants ont commencé à lancer des bouteilles en plastique contre le bâtiment du parlement, à brûler des pneus et ont empêché les pompiers de les éteindre. La police a même dû entourer d’un cordon le véhicule des pompiers, ce qui a provoqué des affrontements entre les manifestants et les policiers. Les pompiers n’ont pu éteindre les incendies que derrière le cordon de police.
Les protestataires ont salué la décision des parlementaires en criant : «A bas la bande !». «Nous avons mis le feu aux pneus et sommes prêts à brûler la Rada, si nos exigences ne sont pas satisfaites», a déclaré une manifestante. Un autre protestataire a confié : «Je n’ai nulle part où retourner, mon appartement a été saisi à cause de mes dettes bancaires».
Les manifestants désespérés se sont montrés agressifs et ont crié «Honte à vous !» aux forces de police qui sont arrivées sur place.
Cela fait maintenant déjà quelques mois que les manifestants protestent à Kiev. Ils exigent de rendre leur argent aux épargnants qui subissent des problèmes et réclament la démission de la directrice de la Banque nationale d'Ukraine, Valeria Gontareva. Quelques manifestants sont en grève de la faim depuis plusieurs jours devant le parlement à Kiev. L’un d’entre eux a même été hospitalisé.
Suite à la dévaluation de la monnaie ukrainienne, le prix des prêts émis en devises étrangères ont augmenté dans des proportions exorbitantes. Les premières manifestations pour dénoncer ce phénomène ont eu lieu au printemps dernier et continuent jusqu’à aujourd’hui. Les manifestants affirment que les banques accroissent la pression et saisissent les biens de leurs clients qui ne sont plus en mesure de rembourser leur emprunt. La première dévaluation en Ukraine a eu lieu en 2008, lors de la crise financière mondiale. A cette époque, la monnaie nationale le grivna avait perdu presque la moitié de sa valeur et le gouvernement avait alors interdit d’octroyer des prêts en devise étrangère. Les gens qui ont contracté des prêts dans une devise étrangère avant 2008 doivent les rembourser, alors que la valeur du de la grivna a encore baissé par rapport aux principales devises de référence.