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Donald Tusk : l’Ukraine a le droit d’avoir «un rêve européen»

Même si le gouvernement ukrainien affiche une forte volonté d’adhérer à l’Union européenne (UE), cela ne l’empêche pas de violer les règles fondamentales de l’Union.

Riga a accueilli aujourd’hui le quatrième sommet du Partenariat oriental, où les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ont rencontré leurs partenaires orientaux, y compris le président Porochenko. Le sommet doit démontrer, selon les intentions de ses participants, que l’UE coopère étroitement avec les six pays du Partenariat, à savoir l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la République de Moldavie et l'Ukraine.

Mais si les principaux responsables de l’UE souhaitaient aborder les projets qui portent sur la coopération renforcée dans les domaines commercial, énergétique et de la sécurité, à la veille du sommet, le président ukrainien a surtout parlé à ses compatriotes de l’ouverture des portes de l’Union européenne. «Dès le début de 2015, tous les Ukrainiens ont le droit de séjourner dans l’UE sans visa. Nous l’avons acquis, nous le réaliserons», a martelé le président ukrainien.

De leur côté, les responsables de l’UE ne se dépêchent pas de satisfaire les vœux des Ukrainiens. 

Aujourd’hui, le président du Conseil européen Donald Tusk, qui préside également ce sommet, a démenti cette assertion. «Ils ont le droit d’avoir un rêve et aussi un rêve européen», a déclaré Donald Tusk.

D’autre part, le président de la Commission européenne a anéanti toutes les perspectives d'adhésion à l'UE pour chacun des six pays du Partenariat. Jean-Claude Junker a clairement fait comprendre qu'aucune nouvelle adhésion «n'est envisageable dans les cinq années qui viennent». L’Ukraine qui désire tant rejoindre l’Union n’a pas réussi à respecter ses règles fondamentales.

Aujourd’hui même, le parlement ukrainien a adopté une résolution qui permet à l’Ukraine de ne pas respecter les droits de l’Homme dans les combats qui ont lieu dans l’est du pays. 249 députés ont voté pour la suspension de l’exécution du pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et de la Charte sociale européenne. Cela signifie qu’on peut arrêter des gens suspectés de terrorisme dans les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk pour plus de 72 heures, ce qui ne correspond pas aux bases du droit européen.

Le journaliste Neil Clark estime que l’Ukraine provoque un «embarras réel» à la façon dont elle viole ce que les pays de l’Union européenne défendent d’arrache-pied. 

«Je pense que l’UE se divisera à cause de cette hypocrisie. Les pays européens se sont proclamés comme les grands soutiens des droits de l’Homme. Nous constatons des violations de ces principes, en Ukraine il y a des lois anti-communistes, des interdictions de partis politiques, des prisonniers politiques. Et je pense que c’est une autre source d’embarras pour l’Union européenne. En fait, je crois que tout ce qui se passe en Ukraine est une vraie source d’embarras même si l’Occident essaie de la défendre», a-t-il déclaré.