Surnommé le Donald Trump philippin, le président Rodrigo Duterte a nié les accusations de deux rapporteurs de l’ONU, qui l’avaient enjoint à stopper les exécutions extra-judiciaires de trafiquants, dont le nombre explose à Manille depuis qu’il est arrivé au pouvoir en promettant de vaincre le fléau de la drogue.
Au cours d’une conférence de presse, le 19 août, le dirigeant philippin a assuré que les meurtres de trafiquants présumés, qui atteignent le chiffre de 900 depuis son élection le 9 mai dernier, n’étaient pas le fait de la police. Il a invité les experts des Nations unies à enquêter par eux-mêmes.
Des répercussions ? Je n’en ai rien à foutre !
Connu pour son langage particulièrement fleuri, Rodrigo Duterte s’en est pris à l’un des rapporteurs de l'ONU : «Je vais prouver au monde que vous êtes un expert très stupide.» Il a ensuite accablé l'ONU de critiques, assurant que l'organisation internationale, qui ne parvient pas à honorer son mandat, «s’inquiète des os des criminels qui s’entassent».
«Peut-être que nous devons juste décider de nous séparer des Nations unies», a-t-il lancé, reprochant à l’organisation de ne pas en faire assez pour combattre la faim, le terrorisme et pour mettre un terme aux guerres en Syrie ou en Irak. Il a ensuite émis l’idée de former une organisation internationale concurrente dans laquelle il convierait les nations africaines ainsi que la Chine.
Interrogé sur les conséquences qui pourraient s'ensuivre, si Manille, allié protégé des Etats-Unis, venait à quitter l’ONU, il s’est emporté : «Qu’est-ce que c’est… des répercussions ? Je n’en ai rien à foutre !»