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Après son soutien à Damas, la Turquie se rapproche d'Israël

Le 20 août, le parlement turc a approuvé un accord de réconciliation signé avec Israël en juin dernier, selon le Premier ministre turc Binali Yildirim. L'accord met fin à une rupture qui aura duré six ans entre les deux puissances régionales.

Le vice-Premier ministre turc Mehmet Simsek a déclaré dans un tweet qu'il espérait se rendre en Israël dans un futur proche.  

«La réconciliation avec Israël est une chose positive pour la Turquie et la région en général», a déclaré Mehmet Simsek.

Côté israélien le ton semble également à la réconciliation et au rapprochement, comme en témoignent les commentaires du bureau du Premier ministre. «Israël se félicite de la décision du Parlement turc d'approuver l'accord récemment conclu par les deux gouvernements et attend avec impatience les prochaines étapes de sa mise en œuvre, y compris le retour de nos ambassadeurs respectifs», a-t-il fait savoir.

Les relations entre Israël et la Turquie se réchauffent alors qu'Ankara envisage de jouer un rôle plus actif dans la lutte contre le terrorisme en Syrie après un lustre de brouille. En mai 2010, des soldats de Tsahal, l'armée israélienne, avaient attaqué le navire turc Mavi Marmara pour faire respecter le blocus naval de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas. Dix militants turcs avaient alors été tués lors de cette opération menée par un commando de la marine israélienne.

Israël avait par la suite présenté ses excuses aux familles des victimes, acceptant de payer une somme de 20 millions de dollars (18 millions d'euros) de dommages et intérêts.

L'accord entre Ankara et Tel-Aviv, signé le 28 Juin, prévoyait un rapprochement entre les deux puissances au Moyen-Orient sans lever le blocus naval de Gaza, auquel Ankara avait voulu mettre fin.

Pour Israël, le blocus naval de Gaza est nécessaire pour lutter contre la contrebande d'armes menée par le Hamas, mouvement revendiquant l'indépendance de la Palestine, en dépit des protestations de la communauté internationale.

L'Etat hébreu contrôle en outre deux des trois postes frontière situés dans la bande de Gaza : le passage commercial de Kerem Shalom et un passage pour piétons à Erez. Le passage de Rafah est contrôlé par l'Égypte.

Si marchandises et piétons peuvent entrer à Gaza par ces passages, certaines restrictions de sécurité sont appliquées.

Le rapprochement d'Ankara avec Tel-Aviv intervient alors que la Turquie envisage de prendre un rôle plus actif dans la lutte contre le conflit en Syrie.

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