Des images impressionnantes de dizaines de milliers de protestataires envahissant les rues de la capitale Sanaa le 19 août, aux cris de «Nous ne nous soumettrons pas !», ont été publiées sur les réseaux sociaux.
On y voit des citoyens yéménites agiter le drapeau national et brandir des pancartes de soutien à l’alliance entre le combattants chiites Houthis et l’ancien président Abdullah Saleh, que la coalition arabe emmenée par l’Arabie saoudite combat depuis mars 2015.
Selon des activistes locaux, des avions de cette même coalition ont survolé la gigantesque manifestation.
Une vidéo diffusée en ligne a également montré des tirs et une explosion qui semblent avoir retenti près du lieu du rassemblement populaire.
Le 15 août, la coalition a bombardé un hôpital de l’organisation humanitaire Médecins sans Frontières (MSF) dans le nord du Yémen, y tuant 19 personnes et en blessant 24 autres.
Suite à cela, MSF a décidé de retirer son personnel de six hôpitaux, accusant l’Arabie saoudite de ne pas respecter le droit international en prenant pour cible des civils.
Embarrassé, Washington reconsidère son soutien à Riyad
Le 20 août, des responsables américains ont indiqué à l’agence de presse Reuters que Washington avait retiré tout ses conseillers chargés de coordonner, en Arabie saoudite, les actions de la coalition. Certains militaires sont toutefois maintenus à cette fin dans d’autres pays.
L’aide américaine consiste à assurer le ravitaillement des avions qui bombardent le Yémen et à partager des renseignements avec les services secrets locaux.
Alors que 45 militaires avaient, à l’origine, été chargés d’organiser le soutien américain à la coalition, ils ne sont désormais plus que cinq, a indiqué Ian McConnaughey, porte-parole de la marine américaine à Bahrein.
Simultanément, le porte-parole du Pentagone, Adam Stump, a précisé, dans un communiqué de presse, que le soutien de Washington à la coalition commandée par Ryad n’était pas «un chèque en blanc».
«Dans nos discussions avec la coalition menée par l’Arabie saoudite, nous avons insisté sur la nécessité de minimiser les victimes civiles. […] A aucun moment, le personnel militaire américain n’a fournit d’approbation directe ou indirecte de la sélection des cibles» choisies par la coalition, a-t-il indiqué.