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MSF se retire du nord du Yémen à cause des «bombardements aveugles» de la coalition

Alors qu’une nouvelle frappe de la coalition menée par l’Arabie saoudite sur un hôpital de l’ONG humanitaire a fait 19 morts il y a quelques jours, Médecins Sans Frontières (MSF) a décidé d’évacuer son personnel de six hôpitaux au Yémen.

«Etant donné l’intensité de l’offensive actuelle et notre perte de confiance dans la capacité de la coalition emmenée par l’Arabie saoudite à empêcher de telles attaques meurtrières, MSF considère que les hôpitaux des gouvernorats de Sadah et Hajjah sont dangereux à la fois pour les patients et le personnel», a déclaré MSF dans un communiqué, indiquant que son personnel allait être évacué de six établissements du nord du pays.

Les hôpitaux concernés devront dès lors être gérés par des médecins fournis par le ministère de la Santé du Yémen ainsi que par des volontaires d’autres organisations.

L’ONG a pointé du doigt la responsabilité de la coalition aérienne dirigée par Riyad, estimant qu’elle violait le droit international en ciblant des infrastructures médicales, dont les coordonnées GPS ont été «systématiquement communiquées».

Le 15 août, un nouveau bombardement aérien s’est abattu sur l’hôpital géré par MSF à Abs, dans le gouvernorat de Hajjah, tuant 19 personnes et en blessant 24 autres.

Il s’agissait de la quatrième, et de la plus meurtrière, frappe sur un établissement de l’organisation humanitaire, depuis le début de la confrontation entre la coalition menée par l’Arabie saoudite et l’opposition yéménite, en mars 2015.

Depuis lors, plus de 6 500 personnes ont péri, selon les estimations des Nations unies. La coalition de pays arabes est intervenue dans le pays après la prise par les rebelles chiites Houthis de la capitale du Yémen, Sanaa, pour en chasser le gouvernement d’Abd Rabbo Mansour Hadi.

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