Cette déclaration a eu lieu dans le contexte d'un meeting d'Hillary Clinton en Pennsylvanie, lorsque Joe Biden a réagit aux propos de Donald Trump, qui avait déclaré que si le Japon ne finançait pas la présence américaine dans la région, alors le pays devrait opter pour l'arsenal nucléaire afin d'assurer sa défense.
Assurant que Trump «encourage[ait] à la course à l'armement nucléaire» et questionnant son jugement, le vice-président a affirmé : «Ne comprend-t-il pas que nous avons écrit la constitution du Japon afin qu'il ne devienne pas une puissance nucléaire ?»
Ces propos ont suscité de nombreuses réactions, tant au Japon que dans les médias internationaux. Le journal Asahi a notamment qualifié les propos de Joe Biden «d'une insensibilité sans précédent» et «pouvant même être considérés comme arrogants».
Le ministère des Affaires étrangères a quant à lui refusé de commenter la remarque du vice-Président américain, mais a fait allusion au communiqué du Premier ministre Shinzo Abe de mars 2015, au cours duquel ce dernier affirmait que la constitution avec été écrite par les forces d'occupation américaines.
La constitution japonaise a été adoptée en 1947 par le parlement, après la relecture et la correction par les Japonais d'un premier jet rédigé par les Etats-Unis. Aucun article ne mentionne explicitement les armes nucléaires, seul l'article 9 contraint le pays à «renoncer à jamais à la guerre» et à ne posséder aucune «armée de terre, de mer et d'air». Néanmoins, des forces de défense ont été instituées en 1950.
La politique nucléaire du Japon a été jusqu'à présent guidée par trois principes déclarés en 1967 par le Premier ministre de l'époque, Eisaku Sato : «Ne pas posséder, ne pas produire, et ne pas autoriser des armes nucléaires [au Japon], en cohérence avec la constitution pacifique du Japon».