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Allemagne : des hôtels pour demandeurs d'asile sanctionnés en raison de blagues douteuses

La ville de Berlin a rompu son contrat avec une compagnie d'hôtels hébergeant des demandeurs d'asile, après la révélation de mails dans lesquels les managers de celle-ci plaisantaient sur la meilleure manière d'exécuter les migrants.

Les autorités berlinoises n'ont guère goûté l'humour des responsables de Pewobe, une compagnie d'hôtels à qui elles avaient confié l'accueil de demandeurs d'asiles.

Ce weekend, le magazine Bild a révélé une série de mails qui auraient été échangés entre les managers de l'entreprise, dans lesquels figurent des blagues au sujet de la manière dont les immigrés pourraient être tués.

Dans l'un de ces messages, le dirigeant de Pewobe aurait suggéré d'investir dans «une petite guillotine pour enfants» le don de 5 000 euros accordé par BMW. Dans les échanges suivants, des employés de la compagnie se seraient envoyé des images de guillotines et de décapitation, ainsi qu'un montage réalisé avec Photoshop montrant un toboggan de jeu pour enfant terminant par une immense râpe à gruyère...

Une blague figurant dans les mails fait également référence à la nécessité de disposer d'un crématorium de grande taille pour disposer les cadavres des migrants. «L'avantage est que nous pourrions obtenir un certificat environnemental, car l'excédent de chaleur produit pourrait être recyclé de manière constructive», aurait noté l'un des employés.

Selon l'avocat, l'emploi du terme «Kinderguillotine» serait dû à une erreur du correcteur automatique

La fuite de ces conversations a provoqué l'indignation d'un membre de la CDU, le parti d'Angela Merkel, selon lequel ces plaisanteries étaient inexcusables et rendaient impossible toute collaboration de la société hôtelière avec les autorités.

L'avocat de Pewobe, de son côté, a assuré que les emails controversés avaient été sortis de leur contexte, et que l'utilisation du terme «Kinderguillotine» (guillotine pour enfants) était dû au correcteur automatique de l'appareil utilisé.

L'entreprise en question, qui gère neuf habitations pour demandeurs d'asile à Berlin, a par ailleurs fait savoir, lundi, qu'elle ferait appel contre la décision des autorités municipales. Selon la compagnie, celle-ci revêtirait un caractère politique, à un mois seulement des élections locales dans la capitale.

En juillet, déjà, Pewobe avait été sous le feu de critiques, après qu'une enquête journalistique avait révélé que ses managers avaient milité au sein du parti nationaliste DVU.

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