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Belgique : le cerveau présumé des attentats de Bruxelles toujours en fuite

Activement recherché par des autorités belges toujours bredouilles malgré des perquisitions et l'interrogation de ses proches, Oussama Atar, cerveau présumé des attentats dans la capitale belge serait toujours en cavale.

Cinq mois après l'attentat de Bruxelles au cours duquel 32 personnes ont perdu la vie, le Belgo-marocain de 32 ans est toujours introuvable. Depuis le début de l'enquête, Oussama Atar est pourtant considéré comme un complice potentiel et un élément clé. Son domicile anderlechtois fut un des premiers à avoir été perquisitionné le 22 mars. Sans succès.

Jeudi 11 août, des perquisitions ayant abouti à l'interrogation de ses proches n'ont rien donné. Son frère, sa sœur et sa mère ont ainsi été relaxés le lendemain. Son autre frère, Yassine Atar, est quant à lui toujours détenu dans le cadre de l’enquête sur les attentats du 22 mars. Lors de son interpellation, des traces d’explosifs avaient été décelées sur ses habits.

L'entourage du fugitif est dans le viseur des enquêteurs : comme l'explique le quotidien belge La Libre, la mère d’Oussama Atar, Malika Benhattal est la sœur de la mère de Khalid et Ibrahim El Bakraoui, deux des trois kamikazes qui se sont fait exploser le 22 mars à l’aéroport et à la station de métro Maelbeek.

Par ailleurs, un de ses cousins, Jawad Benhattal et un de ses oncles, Moustapha Benhattal, ont été arrêtés le 17 juin. On les soupçonne d’avoir projeté un attentat dans la fan zone de la place Rogier lors de la rencontre Belgique-Irlande du juin.

Un député demande une enquête sur Amnesty 

A la course des autorités pour retrouver Oussama Atar s'ajoute une polémique politique. Le député bruxellois Alain Destexhe a en effet demandé à ce que toute la lumière soit faite sur le rôle de l'ONG Amnesty International dans la libération d'Oussama Atar, et que la Commission sur les attentats mène l'enquête. 

Accusée d'avoir favorisé la libération du fugitif en 2012, alors qu'il était emprisonné en Irak, l'ONG se retrouve contrainte de se justifier concernant ses campagnes de soutien à son égard. 

Dimanche 14 août, elle a ainsi rappelé dans un communiqué qu'elle avait conduit en 2010 une action pour le droit à la santé du prisonnier et non pour sa libération.

Mais pour Alain Destexhe, cela ne suffit pas. «Le scénario le plus vraisemblable est une manipulation orchestrée par l’intéressé, sans doute avec l’aide de sa famille, pour obtenir sa libération. Les raisons médicales évoquées à l’époque [une tumeur du rein qui menaçait sa vie et nécessitait une opération «dans les 15 jours» selon Amnesty] étaient très probablement erronées», affirme-t-il dans un communiqué. «La réaction hier d’Amnesty International est empreinte d’hypocrisie. Dans le contexte de l’époque et celui des prisons irakiennes, demander qu’il puisse être soigné pour une tumeur du rein revenait – évidemment – à ce qu’il soit libéré», dénonce-t-il.

Condamné pour absence de papiers en ordre, Oussama Atar a été libéré en 2012 après dix années de détention en Irak en raison d'un état de santé médiocre. Il était incarcéré à Abou Ghraib et à Camp Bucca, au même moment que ceux qui allaient devenir les têtes pensantes de l’Etat islamique.