Les adeptes cannoises du burkini ont trouvé un défenseur en la personne de Rachid Nekkaz, un entrepreneur spécialisé dans l'immobilier qui s'était notamment faire connaître en déclarant sa candidature à la présidentielle française en 2006. Lundi 15 août, selon des informations du site Oumma.com reprises mardi par Nice-Matin, l'homme a fait savoir qu'il paierait les amendes infligées aux baigneuses portant un burkini, ce maillot de bain d'une pièce couvrant l'ensemble du corps des femmes à l'exception du visage.
«Bien qu'opposé à titre personnel au port du niqab, je considère néanmoins que personne n'a le droit en démocratie d'empêcher une personne de porter l'habit de son choix, dès lors que cet habit ne représente pas un danger pour la liberté d'autrui ou la sécurité du territoire», a expliqué le quadragénaire.
En 2012, celui-ci avait déjà pris l'engagement de s'acquitter de toutes les amendes que recevraient les femmes portant un niqab dans la rue... dans l'ensemble des pays européens.
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Un recours déposé devant le Conseil d'Etat contre l'arrêté anti-burkini
Mardi 16 août, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) a en outre déposé un recours contre l'arrêté anti-burkini pris par le maire de Cannes, à l'origine de la réaction de Rachid Nekkaz.
Offensives de maires contre le burkini
L'arrêté en question a été pris la semaine dernière par le maire de Cannes (LR) David Lisnard. Validé quelques jours plus tard par le tribunal administratif de Nice, qui avait été saisi sur le sujet, l'arrêté municipal affirme qu'«une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse, alors que la France et les lieux de culte religieux sont actuellement la cible d’attaques terroristes, est de nature à créer des risques de troubles à l’ordre public».
Depuis la mise en place de cette mesure anti-burkini, trois femmes ont déjà été verbalisées sur les plages de Cannes, selon Nice-Matin, et ont dû s'acquitter d'une amende de 38 euros – une Tunisienne de 57 ans et deux vacancières de 29 et 32 ans. Six autres jeunes femmes, en outre, ont été contrôlées alors qu'elles se baignaient vêtues de manière jugée trop couverte. «Nous recevons depuis [l'application de ces contrôles et verbalisations] de nombreux témoignages de satisfaction de la part des gens», a assuré un chef de la police municipale cité par le journal méridional.
Source d'une polémique nationale depuis qu'une association musulmane a souhaité privatiser un parc aquatique à Marseille, le burkini a inspiré plusieurs maires du littoral méditerranéen.
En plus de l'élu cannois, le député-maire LR de Villeneuve-Loubet, Lionnel Luca, ainsi que le maire de Cisco, en Corse, ont aussi pris un arrêté bannissant le maillot de bain islamique. La commune corse avait été le théâtre, ce week-end, de violences entre jeunes corses et familles d'origine maghrébine qui auraient été liées au port d'un burkini par une jeune musulmane.