En-dessous du titre plutôt accrocheur «Trump qualifie Obama de fondateur de l’Etat islamique», la chaîne d’information en continu américaine CNN a cru bon d’ajouter qu’elle avait vérifié l’information. Elle a donc ajouté, entre parenthèses, après son titre : «Ce n’est pas lui» et, sous le titre complet, la mention : «al-Baghdadi a fondé l’Etat islamique», ce qui est faux.
Très vite, médias et internautes ont critiqué cette façon de présenter des vérifications de faits en pointant qu’Abou Moussab Al-Zarqaoui avait fondé le groupe terroriste, alors qu’Abou Bakr al-Baghdadi était son leader. Ainsi, Business Insider a twitté : «Il y a un problème flagrant avec "la vérification des faits" par CNN de l’affirmation de Trump selon laquelle Obama a fondé Daesh.»
Le problème, c’est que non seulement «la vérification» des faits était erronée, mais aussi que CNN l'a pratiqué à plusieurs reprises, mais pour le seul candidat républicain à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump, et pas pour son adversaire, la démocrate Hillary Clinton. «CNN a-t-elle fait un sous-titre comme celui-ci pour Hillary ? Il ne semble pas que ce soient les possibilités qui manquent», se demande un internaute.
«Je pense que je devrais être impressionné par les mentions de vérification que CNN utilise contre Trump. Je ne le suis pas. C’est un double-standard honteux», écrit un autre utilisateur de Twitter.
Un internaute s'insurge : «Oh, CNN, vous êtes si sournois !»
Fox News a aussi critiqué son concurrent pour cet acte. «Alerte préjugée : CNN, MSNBC utilisent des infographies pour vérifier [les propos de] Trump, mais pas [de] Clinton», indiquait le tweet de la chaîne de télévision.
Donald Trump est entré personnellement dans la controverse. Il a tweeté que ses commentaires n’étaient que des sarcasmes : «Notes contestées @CNN rapporte si sérieusement que je qualifie le président Obama (et Clinton) de fondateurs de Daesh. NE COMPRENNENT-ILS PAS LE SARCASME ?».
Ce n’est pas la première fois que CNN recourt à de telles méthodes pour réfuter les propos du candidat républicain. Ainsi, en juin la chaîne avait une nouvelle fois fait usage de parenthèses dans une incrustation : Trump : je n’ai jamais dit que le Japon devait avoir des bombes nucléaires (Il l’a dit).