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A peine proclamée, Netanyahou suspend la loi de ségregation dans les bus israéliens

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a suspendu l’interdiction d’utiliser les autobus israéliens pour les palestiniens de Cisjordanie, quelques heures après son approbation par le ministre de la Défense.

«Selon les termes d’un projet pilote long de trois mois, à partir de mercredi les palestiniens qui travaillent en Israël devront rentrer chez eux par les mêmes moyens utilisés pour arriver, sans prendre les autobus utilisés par les habitants israéliens» de la Cisjordanie, a dit plus tôt un responsable au sein du ministère de la Défense d’Israël à l’AFP.

Des centaines de palestiniens prennent le bus pour aller au bureau en Israël depuis le territoire contesté de Cisjordanie. Auparavant, les Palestiniens pouvaient entrer sur le territoire israélien par un point de contrôle et sortir par un autre.

Le nouveau projet n’inclut que quatre postes de contrôle – à Eliyahu, Eyal, Hala et Rayhan – séparés par des distances considérables. La loi implique entre autres que tous les travailleurs palestiniens doivent rentrer chaque jour chez eux, et sont donc obligés de quitter Israël pendant la nuit, pour des raisons de sécurité.

En prévision de l’introduction de ces restrictions, les organisations de défense des droits de l’homme avaient dit qu’ils projetaient de faire appel à la Cour suprême d’Israël.

Le gouvernement israélien a commencé à examiner la possibilité d’introduire l’interdiction en octobre 2014, lorsque le ministre de la Défense Moshe Ya'alon a décidé que les palestiniens qui travaillent en Israël doivent revenir à la maison par le même point de passage et ne doivent pas être autorisés à utiliser les mêmes autobus que les colon israéliens. Ces derniers ont lutté pour l’introduction de ses restrictions depuis des années, en citant «des risques de sécurité».

L’idée de séparer les voyageurs palestiniens des israéliens n’est pas nouvelle : en 2013, des autobus spéciaux pour les palestiniens ont été introduits en Israël suite aux inquiétude des israéliens pour leur sécurité. L’utilisation de ces autobus n’était cependant pas obligatoire.