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Tragédie d’une famille à Donetsk: « Quand j’ai déterré mon fils, il ne respirait plus » (VIDEO)

Le conflit dans l’est de l’Ukraine fait des morts innocents presque chaque jour. Tamara et Vladimir Bobrishchev de Donetsk ont perdu leur fils, ils ont raconté au correspondant de RT Roman Kosarev le jour le plus affreux de leur vie.

Vladimir est rentré dans les ruines de sa maison à Donetsk pour filmer avec son téléphone ce qui restait de sa vie après le bombardement avait tué Artem, son fils de quatre ans. Sa femme Tamara a perdu sa jambe droite dans la même attaque. Mais cette perte, comme elle témoigne, est incomparable avec le cauchemar qui se répète sans cesse dans sa tête depuis qu’elle a perdu son enfant.

« Je l’aurais sauvé si je n’avais pas perdu ma jambe », a dit la mère en larmes. « Je ne pouvais pas me lever et le déterrer. J’ai crié de toutes mes forces mais personne n’est venue à mon secours même s’il y avait des gens autour qui auraient pu intervenir. Mon mari est arrivé quand tout était fini ».

Micha, le fils aîné de Bobrishchev âgé de sept ans, a échappé de justesse à la mort quand les roquettes ont déferlé sur le quartier où la famille habitait. L’une d’elles a frappé directement la maison de Bobrishchev.

« Mon fils aîné était à l’entrée, il était blessé à la tête », se souvient Vladimir. « Le sang coulait, son nez pendait, son œil était incisé. Il était vraiment meurtri. »

« Je l’ai vite déterré, je l’ai emmitouflé dans ma veste et je l'ai descendu au sous-sol parce que les bombardements continuaient. Puis j’ai trouvé ma femme. Elle était sous les décombres et la poussière. Je l’ai déterrée, elle criait que notre fils cadet respirait encore. Mais quand j’ai retrouvé Artem, il ne respirait plus. »

Un fragment d’obus a atteint le visage et le corps de Micha. Après deux opérations, le garçon dit qu’il n’a plus mal. Il doit pourtant subir encore une opération qu’on ne peut pas organiser à Donetsk.

Une organisation de bienfaisance internationale basée en Russie prévoit de faire venir Micha à Moscou pour qu’il reçoive les soins nécessaires.

La guerre civile dans l’est de l’Ukraine, selon les dernières estimations de l’ONU, a emporté la vie d’au moins 5 358 personnes.

En savoir plus : Ukraine: plus de 5 000 victimes du conflit dans l'est selon l'ONU

Les groupes de défense des droits de l’homme appellent les deux parties au conflit à ne pas utiliser des armes aveugles telles que les lance-roquettes multiples à proximité immédiate des zones résidentielles car cela viole le droit international humanitaire et engendre quasi systématiquement des victimes civiles.

En janvier, les troupes de Kiev ont repris leur offensive dans les territoires contrôlées par les insurgés, déclenchant la phase la plus intense et meurtrière du conflit depuis le début des hostilités au printemps dernier.