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Au moins 14 civils sont morts depuis la reprise des raids de la coalition au Yémen

La coalition arabe a mené mardi ses premiers raids en trois mois sur la région de Sanaa sous contrôle rebelle, trois jours après l'échec apparent des pourparlers de paix.

Ces raids aériens de la coalition, dirigée par l'Arabie saoudite, ont également entraîné la fermeture de l'aéroport de la capitale du Yémen ravagé depuis plus d'un an par un conflit meurtrier.

Ce dernier oppose les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi aux rebelles Houthis alliés à l'ex-chef de l'Etat Ali Abdallah Saleh.

Le porte-parole de la coalition, le général Ahmed al-Assiri, a indiqué mardi que les raids avaient pris pour cibles des objectifs militaires «autour» de Sanaa.

Les premiers raids ont été lancés dans la nuit et les frappes se sont intensifiées mardi, ont indiqué des habitants de la capitale sous contrôle total des Houthis.

Des sources médicales ont affirmé à l'AFP qu'au moins 14 personnes avaient été tuées dans des raids de la coalition qui, selon des habitants, ont touché une usine de pommes chips située près d'un centre de maintenance d'équipements militaires.

Des habitants ont indiqué que six corps carbonisés avaient été retirés des débris.

Le directeur de l'usine située dans le centre de la capitale, Abdallah al-Aqel, a lui donné un bilan de 16 morts et 10 blessés, tous employés de l'usine, qui selon lui a été touchée pendant les heures de travail.

Le porte-parole des rebelles Mohammed Abdelsalam a pour sa part dénoncé «un crime odieux».

Un conflit sanglant sans issu

La reprise des frappes à Sanaa est intervenue moins de 72 heures après la «suspension» par l'ONU de trois mois et demi de négociations de paix au Koweït.

L'ONU veut reprendre les pourparlers dans un mois et refuse de parler d'échec. Mais les parties campent sur leurs positions.

Le gouvernement insiste sur un retrait des grandes villes, dont Sanaa, des rebelles qui, eux, exigent un gouvernement d'union nationale dans l'immédiat.

La guerre a fait selon l'ONU plus de 6 400 morts et environ 30 000 blessés, sans parler des 2,8 millions de personnes déplacées.

Mardi, l'Unicef a fait état de «quatre enfants tués et trois blessés» dimanche à Nahm, au nord-est de Sanaa.

Des sources locales dans la région, théâtre de combats depuis plusieurs mois, ont confirmé à l'AFP qu'un raid aérien de la coalition ce jour-là avait fait 13 morts sur un marché.

«L'Unicef déplore de tels actes et exhorte toutes les parties à faire preuve d'un maximum de prudence et à épargner les infrastructures civiles», affirme cet organisme de l'ONU selon lequel plus de 1 100 enfants ont été tués depuis mars 2015 dans ce conflit.