L'armée britannique a fait savoir le 3 août que la Royal Air Force avait utilisé la plus grosse bombe de son arsenal pour détruire le site sur lequel se situait l'ancien palais de Saddam Hussein à Mossoul, le 28 juillet. Deux tornades Paveway guidées au laser et surnommées les «bunker buster» [destructeurs de bunkers] ont été lâchées sur le bâtiment, situé à Mossoul, au nord de l'Irak.
Ces bombes, d'une longueur de quatre mètres, ont des ogives quatre fois plus grandes que celles des bombes guidées au laser Paveway IV, habituellement utilisées par les avions de la RAF dans la lutte contre l'Etat islamique. Elles sont conçues pour anéantir des bunkers et/ou des bâtiments fortement protégés, traversant le blindage avant d'exploser à l'intérieur.
Le ministère britannique de la Défense a déclaré qu'une «surveillance accrue et minutieuse» du site avait établi que «l'Etat islamique utilisait le palais [construit par Saddam Hussein] comme centre principal de son administration et terrain de formation des recrues terroristes étrangères».
«L'analyse initiale indique que la mission de la coalition a réussi», a poursuivi le ministère britannique dans son communiqué, sans préciser le nombre de victime qu'avaient fait les bombardements.
«Cela fait plusieurs mois que Daesh s'affaiblit dans la région, perdant des territoires et des hommes. Ce genre de frappes montre que la coalition ira jusqu'au bout pour détruire les bastions de l'Etat islamique», a déclaré le secrétaire britannique à la Défense Michael Fallon.
A Mossoul, ce palais avait été construit sur ordre de Saddam Hussein en 1994. Dans l'enceinte du site, on trouvait trois lacs et des cascades artificielles, ainsi que des bunkers et des couloirs souterrains fortement protégés.
En 1999, une étude du département d'Etat américain avait estimé que depuis la guerre du golf de 1991, Saddam Hussein avait dépensé près de 2 milliards de dollars [1,8 milliards d'euros] pour la construction de près de 50 palais.
Au cours de la guerre d'Irak de 2003, le palais de Mossoul avait été utilisé par l'armée américaine comme base pour son personnel.