Une réforme du système de Dublin, régissant actuellement le droit d’asile dans les pays membres de l’Union européenne, est à l’étude à Bruxelles, a confirmé le ministère de l’Intérieur allemand au quotidien allemand.
Le système de Dublin en question
Actuellement, si chaque Etat membre est libre de définir la famille de base, la Commission fixe des règles minimales au regroupement familial, qui autorisent un étranger résidant sur le territoire d'un Etat membre de l'Union à faire venir son conjoint et ses enfants mineurs, dans le cas où la famille était déjà constituée dans le pays d’origine.
Cette règle pourrait néanmoins être modifiée sous peu puisque, selon la réforme envisagée, les notions de famille et de regroupement familial incluraient alors en plus les frères, sœurs et membres de la famille de l’individu, qui se seraient ajoutés dans les pays de transit.
En d’autres termes, un étranger qui aurait eu un enfant dans un des pays par lesquels il est passé avant d’arriver en France, pourrait donc le faire venirsur le territoire national. S’il s’est marié, il pourrait également faire venir son conjoint.
Une demande «inacceptable» qui mérite débat
Au parlement allemand, la nouvelle n’a pas été accueillie par des cris de joie.
Le chef de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) au sein de la commission des Affaires intérieures du Bundestag, Armin Schuster, a par exemple confié au quotidien qu’une telle réforme pourrait «provoquer un nouvel appel d’air» pour les demandeurs d'asile et estimé que faciliter le regroupement familial et l’élargir aux familles étendues était «inopportun».
Stephan Mayer, de l’Union chrétienne-sociale en Bavière (CSU), parti allié du CDU au sein du gouvernement allemand, a quant à lui qualifié la demande de la Commission européenne d’«inacceptable», estimant qu’elle ferait inéluctablement augmenter le nombre de demandeurs d’asile et mettrait à mal les accords visant à contrôler l’immigration, notamment celui passé avec la Turquie.
Enfin, du côté du parti social-démocrate (SPD), on émet également des doutes. Burkhard Lischka, porte-parole du parti sur les questions de politique intérieure, a fait savoir que le projet, pouvant avoir des conséquences néfastes, méritait un débat approfondi.