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Grèce : des migrants se sont vus proposer de se convertir au christianisme en plein Ramadan

Des volontaires d'une ONG intervenant auprès de réfugiés auraient profité de leur mission pour tenter de les convertir. Si l'opération n'a pas été un franc succès auprès d'une population attachée à l'islam, l'initiative fait tout de même polémique.

Selon le quotidien britannique The Guardian, le formulaire proposé invite les migrants à signer une déclaration : «Je sais que je suis en pécheur... Je demande à Jésus de me pardonner mes péchés et m'accorder la vie éternelle». Des volontaires de l'ONG Euro Relief auraient mené par deux fois des campagnes de conversion auprès des réfugiés du camp surpeuplé de Moria, sur l'île grecque de Lesbos. Et ce, lors du mois sacré musulman du Ramadan. Les travailleurs humanitaires auraient ainsi proposé aux migrants, majoritairement syriens et musulmans, des prospectus et des brochures prosélytistes dans le but de les convertir à la religion chrétienne.

«Ca pose un gros problème, parce que beaucoup ici sont musulmans et ne souhaitent pas changer de religion», estime un réfugié cité par The Guardian.

«On aime toutes les religions mais imaginez que vous êtes chrétien et que je vous donne un Coran...», fait valoir un autre réfugié syrien qui ne semble pas envisager que le chrétien en question pourrait tout de même y jeter un œil par curiosité ou pour information quant à la culture du pays d'accueil.

Mais devant les accusations de prosélytisme qui enflent, l'ONG Euro Relief a tenu à se désolidariser de l'initiative de ses employés. «J'ai déjà pris des mesures, afin de rappeler à nos volontaires qu'ils ne doivent distribuer aucune littérature aux réfugiés. Si cela se reproduit, nous prendrons des mesures disciplinaires», a déclaré le directeur de l'ONG, Stefanos Samiotakis.

Des flots de réfugiés sont retenus en Grèce en conséquence de la fermeture de la frontière macédonienne d'une part et, d'autre part, l'application des accords entre la Turquie et l'Union européenne.

En effet, depuis mars 2016, Ankara s'est engagé à stopper les flux de réfugiés qui tentent d'atteindre l'Europe et notamment la Grèce en passant par la Turquie, provoquant paradoxalement un afflux de réfugiés avant la date couperet du 18 mars.

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