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Israël : un ministre souhaitait profiter d'une réforme des médias publics pour pouvoir les contrôler

Lors d'une une réunion gouvernementale concernant la réforme des médias publics, la ministre de la Culture a affirmé qu'il fallait mettre ces médias sous contrôle. Des propos «à la limite du fascisme» pour la ministre de l'Egalité sociale.

La scène politique en Israël est agitée depuis plusieurs semaines par le remplacement de l'autorité de diffusion israélienne – créée en 1948 – par une nouvelle entité en charge de la gestion des stations de radio et de télévision publiques.

La dernière réunion ministérielle préparatoire à cette réforme n'a pas échappé à la polémique et a été l'objet de passes d'armes entre membres du cabinet de Benjamin Netanyahou.

La ministre de la Culture Miri Regev était mécontente du fait que le gouvernement ne pourrait intervenir au sein de la nouvelle institution médiatique publique. «Il est inconcevable que nous établissions une structure que nous ne pouvons contrôler. Quel est l'intérêt ?», a-t-elle demandé. Le ministre de l'Intérieur Gilad Erdan lui a alors répondu : «Contrôlez-vous toutes les pièces au Théâtre National Habima, ou dans tous les théâtres recevant des fonds du gouvernement ?»

La ministre de l'Egalité sociale Gila Gamliel a vivement critiqué les propos de sa collègue. «Je ne veux viser personne, mais certaines des déclarations faites hier étaient à la limite du fascisme, sans aucun doute», a confié Gila Gamliel à la radio de l'armée israélienne. «Nous devrions garder à l'esprit que nous sommes un état démocratique et que ceci est l'élément qui doit guider notre conduite», a-t-elle ajouté.

L'Etat d'Israël est déjà doté d'une institution destinée à pratiquer la censure, notamment dans le domaine militaire, comme des opérations en cours ou de la dotation de l'arme nucléaire. Néanmoins, selon la charte de fonctionnement de cette institution, «il n'y pas de censure sur les sujets politiques ou l'expression d'opinion à moins qu'il ne s'agisse de sujets classifiés».

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