Selon des témoins, qui se sont confiés à l’agence Associated Press, deux soldats armés auraient traîné l’une des victimes à terre, avant de la violer. La scène se serait déroulée à quelques centaines de mètres d’un camp de Casques bleus.
«Ils [les Casques bleus] la voyaient. Tout le monde la voyait. La femme criait, se débattait et pleurait mais il n’y avait aucune aide», a accusé l’un des témoins, estimant qu’une trentaine de membres de la force onusienne avaient assisté, immobiles, à l’incident.
Face à ces récits, l'une des porte-paroles de la mission de l’ONU au Soudan du Sud (MINUSS), Shantal Persaud, a fait savoir qu'une enquête avait été ouverte. «La mission prend très au sérieux les accusations concernant les Casques bleus ne portant pas aide aux civils en détresse et le commandement de la force MINUSS se penche sur ces accusations dans le respect des protocoles établis», a-t-elle indiqué.
Selon des dirigeants locaux, au moins deux femmes seraient décédées suite à leurs blessures, dans le cadre des viols commis ces derniers jours dans le pays.
Cette nouvelle vague de violences sexuelles survient une semaine après de sévères affrontements dans la capitale Djouba, qui ont fait des centaines de victimes et poussé le leader de l’opposition, Riek Machar, à s’exiler.
Ban Ki Moon appelle au calme
Le 28 juillet, la situation a fait réagir le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki Moon, qui s’est dit «consterné par l’ampleur de la violence sexuelle» au Soudan du Sud, après que des hauts fonctionnaires de l’ONU ont rapporté que plus de 120 viols avaient été commis rien qu’à Djouba ces trois dernières semaines.
«Nous exigeons [que soient déterminées] les responsabilités de ces atrocités et que les dirigeants du Soudan du Sud se consacrent au processus de paix», a ensuite indiqué Ban Ki Moon, indiquant que le pays se trouvait au bord du précipice.
En deux ans, au Soudan du Sud, la guerre civile a causé la mort de milliers de personnes et poussé plus de trois millions de civils à l’exil.
Sur fond de rivalité ethnique, les partisans du président Salva Kiir et ceux du vice-président Riek Macahr, accusé de vouloir s’emparer du pouvoir, s'affrontent depuis décembre 2013, soit à peine deux ans après que le Soudan du Sud a fait sécession.
Malgré des accords de paix signés en août 2015, les combats continuent de faire rage partout dans le pays, de nombreuses milices refusant de respecter la trêve.
Lire aussi : Soudan du Sud : un accord signé entre gouvernement et rebelles à Addis-Abeba