«Au Canada, les lesbiennes sont considérées comme sexy ! En Arabie saoudite, si tu es une lesbienne, tu meurs ! Pourquoi achetons-nous notre pétrole à des pays qui ne croient pas que les lesbiennes sont sexy ? Choisissez l’égalité ! Choisissez le pétrole canadien !». La dernière publication du regroupement pro-pétrolier canadien Canada Oil Sands Community a suscité un véritable tollé sur les réseaux sociaux.
La publication incite les consommateurs canadiens à privilégier le pétrole canadien au détriment du saoudien, tout cela au nom de la défense de minorités et de la liberté sexuelle. Mais pour de nombreux internautes, ce choix est inapproprié : «Cette publication est dégoûtante, c'est une fétichisation des femmes lesbiennes réduites au plaisir des hommes, à quelque chose que les hommes trouvent "hot" [sexy]» pouvait-on notamment lire sur la page Facebook de l'organisation.
Devant la polémique, le fondateur du regroupement pétrolier, Robbie Picard, a publié sur la page Facebook une message d'excuses, expliquant ne pas avoir voulu avilir les femmes ni une orientation sexuelle, quelle qu'elle soit.
La publication polémique a été supprimée de la page Facebook depuis.
Le pétrole canadien est largement issu de l'extraction des sables bitumineux, une méthode très polluante et très souvent pointée du doigt pour son coût écologique. Pour soigner leur image, les compagnies de pétrole canadiennes ne cessent de mettre en avant la dimension «éthique» de la consommation de pétrole canadien par opposition à celui puisé dans le sol des pétro-monarchies du Golfe qui ne respecteraient pas les droits de l'homme.
On peut ainsi lire sur la page «Canada Oil Sands Community» : «Non, le pétrole de la province de l'Alberta n'a jamais tué personne, mais l'Arabie saoudite utilise ses revenus pétroliers pour s'en prendre aux droits de l'homme, aux homosexuels et aux femmes.»
Ou encore : «Saviez-vous que l'homosexualité est interdite par la loi en Arabie saoudite ? Si vous êtes gays, c'est la peine de mort. Pourquoi le Canada importe-t-il du pétrole de ces pays alors que nous avons le nôtre ?»