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L’UE débourse 12 millions d’euros pour l’opération militaire anti-migration

La rencontre des ministres des affaires étrangères et de la défense des pays de l’UE à Bruxelles s’est terminée par l’approbation de l'opération militaire le long des côtes libyennes pour combattre les trafiquants, indique la déclaration finale.

«La décision vient d’être prise de lancer une opération navale visant à perturber le travail des contrebandiers et des réseaux de trafiquants en Méditerranée», lit-on sur la page Twitter de Federica Mogherini.

Le budget annuel de l’opération militaire menée en Méditerranée, qui vise à combattre la contrebande illégale des migrants atteindra presque 12 millions d’euros, comme l’indique la déclaration des dirigeants des Affaires étrangers de 28 pays de l’UE résultant de la rencontre à Bruxelles.

«La somme totale de l’opération pour un premier mandat de 12 mois s’élève à 11,82 millions d’euros», lit-on dans la déclaration. L’OTAN a confirmé se tenir prêt si nécessaire.

D’après la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini, la mission est destinée à entrer en vigueur en juin et va impliquer le déploiement de navires de guerre ainsi que des avions de surveillance.

«Nous avons adopté le concept de management de crise ainsi que la décision de lancer l’opération, avec un quartier général établi à Rome et la direction assurée par l’amiral italien Enrico Credendino», a indiqué la haute représentante au cours de la conférence de presse à Bruxelles.

Cependant, Mogherini a insisté sur la nécessité pour l’UE de disposer d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU pour donner un «cadre juridique» à la mission. C’est à cette seule condition que des mesures coercitives pourront être prises à l’encontre des bateaux de migrants.

L’Union européenne a été plus rapide à choisir le recours à la force en Méditerranée alors qu’elle peine à trouver une solution pour les migrants déjà arrivés sur le sol européen. La proposition de Bruxelles d’instaurer des quotas qui prévoit une «répartition» des demandeurs d'asile sauvés en Méditerranée entre tous les pays européens, par solidarité, a été rejetée par plusieurs représentants européens.

«La solidarité, c'est de mettre en place une répartition équitable dans l'accueil des réfugiés. Nous souhaitons être particulièrement clairs sur ce point : je suis contre l'instauration de quotas de migrants; ceci n'a jamais correspondu aux propositions françaises», a déclaré Manuel Valls.

Le Royaume-Uni et la Hongrie ont opposé la plus forte résistance au projet. «Nous ne participerons pas à une réglementation qui imposerait un système contraignant de redistribution ou de délocalisation. Le Royaume-Uni est fier d’avoir toujours accordé l’asile à ceux qui en ont le plus besoin mais nous ne pensons pas qu’un système contraignant de relocalisation soit la solution», a fait savoir le gouvernement britannique.

Toutefois, l’Italie où le nombre des migrants a déjà dépassé le quota que lui alloue le système, a approuvé ce projet.

Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein a déclaré le mois dernier que l’Europe «est en train de tourner le dos aux migrants les plus vulnérables du monde et risque de transformer la Méditerranée en un vaste cimetière».