«Que dit le peuple turc aujourd’hui ? Il veut que la peine de mort soit réintroduite. Et nous, en tant que gouvernement, devons écouter ce que les gens disent. Nous ne pouvons pas dire "non, cela nous n’intéresse pas"», a confié le président turc à la chaîne de télévision allemande ARD.
Et Recep Tayyip Erdogan de se référer aux pratiques communément admises dans le monde : «C’est seulement en Europe qu’il n’y a pas de peine de mort. Ailleurs, on la trouve presque partout.»
Ces appels à réintroduire la peine de mort, abolie en Turquie en 2004 afin de permettre son adhésion à l’Union européenne, interviennent alors qu'une répression contre des militaires et des fonctionnaires est en cours après l’échec d’un coup d’Etat. Le 15 juillet, une tentative de putsch avait entraîné la mort d’au moins 265 personnes. Depuis, plus de 13 000 personnes, des soldats pour la plupart, ont été arrêtés dans le cadre de purges massives. Plus de 45 000 fonctionnaires ont été relevés de leurs fonctions et près de 21 000 professeurs ont été privés de leurs licences. Lundi 25 juillet, 42 journalistes turcs ont été arrêtés.
La réintroduction de la peine de mort en Turquie interdirait au pays d'intégrer l’Union européenne. C’est ce que le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a déclaré le 25 juillet, ajoutant que la Turquie «dans l'état où elle se trouv[ait]», n'était pas en mesure d’adhérer à l’Union, ni à court ni à plus long terme.
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