Le drame s’est déroulé dans la nuit du 25 au 26 juillet, dans le centre pour handicapés mentaux de Tsukui Yamayuri En (Jardin de lys Tsukui) alors que les patients dormaient. Un homme de 26 ans, Satochi Uematsu, a brisé une fenêtre avec un marteau pour pénétrer dans le bâtiment. Il portait sur lui un sac rempli de couteaux et d’autres outils tranchants. Le meurtrier a ligoté des membres du personnel soignant avant de procéder au carnage. Au total, il a tué 19 personnes et en a blessé 26 autres, dont 20 sont dans un état critique. 149 handicapés se trouvaient dans le centre lors du massacre. Presqu’un tiers des patients du centre ont donc été pris pour cible, et ce, sans aucune distinction. Les victimes avaient de 18 à 70 ans. On dénombre neuf hommes et dix femmes.
S’étant livré à cette macabre entreprise, Satochi Uematsu s’est rendu à la police, avec son sac de couteaux dont beaucoup étaient couverts de sang. Il a déclaré : «Je l’ai fait !». «Il avait des couteaux de cuisine et d'autres types de lames tachées de sang», a raconté Shinya Sakuma, un responsable de la préfecture de Kanagawa, lors d'une conférence de presse. «Les handicapés devraient tous disparaître», a expliqué Satoshi Uematsu pour justifier son acte à la police.
Le meurtrier est un ancien employé de ce centre pour handicapés. Il y a travaillé à partir de décembre 2012 et a démissionné en février dernier. Le même mois, il avait été hospitalisé après avoir déclaré que, si le gouvernement l’approuvait, il tuerait des handicapés. Le 2 mars, il avait été autorisé à sortir, son docteur ayant estimé que son état s’était amélioré.
Le gouverneur de la préfecture de Kanagawa, Yuji Kuroiwa, a promis de prendre des mesures pour empêcher la répétition d'incidents de ce genre. «Je présente mes excuses et condoléances les plus sincères. Nous travaillerons dur pour que cela ne se produise pas à nouveau», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Le meurtrier devait devenir instituteur
Des voisins du suspect ont fait part de leur étonnement. «Il est très souriant et nous dit toujours bonjour, il semblait être un bon garçon, c'est incroyable», a commenté Akihiro Hasegawa, 73 ans.
Selon la chaîne publique NHK, il étudiait pour devenir instituteur.
Des handicapés pris pour cible
Une ancienne employée a confié à la chaîne de télévision japonaise TBS que les patients du centre étaient extrêmement faibles et incapables de se défendre. «Ils sont totalement innocents. Qu’est-ce qu’ils ont fait ? C’est choquant», a-t-elle déploré.
Pour l’heure, les autres pensionnaires sont en état de choc. «Les patients sont très choqués, ils n'arrivent pas à parler», a déclaré un docteur à la chaîne publique NHK.
«Je suis sous le choc», a aussi commenté Chikara Inabayashi, 68 ans, qui habite près du centre. «J'ai été réveillé à 3h du matin par les sirènes qui hurlaient», a-t-il raconté, s’étonnant : «On n'aurait jamais imaginé qu'un tel drame puisse arriver.»
La pire tuerie depuis 1938
Les tueries de masse sont rares au Japon, où une législation sur le contrôle des armes est très stricte et le taux de criminalité très faible. Néanmoins, si rare soient elles au Japon, les tragédies de ce type frappent toujours l’imagination. En 1938, un homme muni d'une hache, d'un sabre et d'un fusil avait tué 30 personnes, dont sa propre grand-mère, dans la même nuit.
Plus récemment, un autre drame de ce genre avait eu lieu en 2008, quand un homme a écrasé des piétons avec son camion avant de poignarder des passants, faisant sept morts et 10 blessés.