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L’Australie envisage de détenir indéfiniment les individus représentant un danger terroriste

Le gouvernement australien réfléchit à la mise en place de peines de prisons à vie pour les personnes condamnées pour activité terroriste et qui représenteraient un danger pour la société après une libération potentielle.

«Cela incitera réellement les individus incarcérés pour terrorisme à ne pas s’engager sur la voie d’activités extrémistes perpétuelles.» Malcolm Turnbull, le Premier ministre australien, s’est appuyé sur les récents carnages terroristes comme celui de Nice pour conceptualiser une nouvelle politique pénale.

Son gouvernement envisage d'enfermer pour une durée indéterminée les personnes condamnées pour terrorisme et soupçonnées de pouvoir nuire à la société si elles sont remises en liberté après avoir purgé leur peine. Cette mesure est censée aider à lutter contre le terrorisme et protéger les Australiens.

Comment décider de jeter la clef ?

Le procureur général George Brandis a expliqué qu’une détention à durée indéterminée serait décidée lors d’une procédure judiciaire. Des données médicales, psychologiques et comportementales aideraient les juges à prendre leur décision.

Des garde-fous seront prévus. Un examen périodique ainsi qu’un rapport annuel au Parlement et un examen législatif de la nécessité de la mesure seront effectués après les premières années de détention sous ce nouveau régime.

Devant les inquiétudes qu’une telle mesure pourrait susciter, George Brandis ne se démonte pas : «Je ne m’excuserai pas du fait que ce gouvernement pense que si une personne, qui a été condamnée à de la prison pour un crime grave, montre tous les signes qu’elle est susceptible de recommencer à peine libérée, elle doit rester derrière les barreaux.»

L’Australie est en état d’alerte terroriste depuis 2014. Le pays a subi plusieurs attaques par des «loups solitaires», dont une prise d’otages les 15 et 16 décembre 2014 dans un café de Sydney. Trois personnes, dont le forcené, avaient perdu la vie. Selon un décompte du ministère de l’Immigration, une centaine individus ont quitté le pays pour rejoindre des groupes djihadistes en Syrie.