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Depuis 2012, des milliers de photos indiscrètes de femmes circulent sur Twitter à leur insu

Plus de 30 000 images intimes de femmes sur la plage ou dans les transports en commun ont été publiées, depuis 2012, sans qu'elles le sachent, sur deux hashtags du réseau social par des utilisateurs malveillants auxquels Twitter tarde à s’attaquer.

Cela fait plusieurs années que la pratique malsaine se poursuit et elle serait même en hausse depuis avril 2016, révèle le journal britannique The Guardian.

Des milliers de femmes, dont certaines manifestement mineures, ont vu sans le savoir des photos d’elles circuler sur Twitter, partagées en masse par des voyeurs qui les rendent publiques à l’aide de deux hashtags spécifiques, que nous ne citerons pas. L’un des hashtags, sur lequel près de 35 000 tweets ont été postés, est actif depuis 2012 et continue de l’être.

Les images, prises dans des établissements publics, dans les transports en commun ou encore sur la plage, se focalisent particulièrement sur la poitrine et les fesses des victimes, dont le visage est même parfois apparent.

L’une d’entre elles, qui a eu la désagréable surprise de se voir exposée ainsi à la vue de tous, a tenté de contacter le service d’aide de Twitter sans recevoir de réponse. De plus, ses tentatives de signalement des comptes des utilisateurs postant les clichés afin de les bloquer ont été suivies de messages d’erreur. A l’heure actuelle, le réseau social n’a pas réglé le problème.

Face au mécontentement des victimes, l’un des utilisateurs ayant posté des clichés déplacés s'est défendu en indiquant avoir agi selon le principe de «liberté d’expression», rapporte le journal britannique.

Le phénomène sévit majoritairement aux Etats-Unis, où la loi sur la protection de la vie privée est ambiguë et varie en fonction des différents Etats.

Ainsi en 2015, un tribunal de l’Oregon avait par exemple acquitté un sexagénaire ayant pris des photos sous la jupe d’une petite fille de 13 ans dans les allées d’un supermarché, estimant qu’il s’agissait d’un lieu public.

Sur Twitter pourtant, la liberté d’expression connait certaines limites. En effet, le journaliste et spécialiste de la polémique Milo Yiannopoulos a récemment vu son compte définitivement supprimé en raison de publication jugées racistes. Il s’en était notamment pris à l’actrice afro-américaine Leslie Jones, envers qui il multipliait les tweets insultants depuis plusieurs semaines.

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