«80 personnes ont été tuées et 231 blessées», dans un attentat qui a visé une manifestation pacifique à Kaboul, a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère de la Santé, Mohammad Ismail Kawoosi.
Le groupe terroriste Daesh a rapidement revendiqué l'attaque via son agence de presse Amaq.
Des images diffusées en direct à la télévision ont montré un panache de fumée au-dessus du cortège. Elle a montré de nombreuses ambulances convergeant sur les lieux où défilaient plusieurs milliers de personnes. «Il y a eu une explosion», a déclaré le chef de la police de Kaboul, Feraidoon Obaidi, joint par l'AFP, sans pouvoir en préciser l'origine.
ATTENTION IMAGES CHOQUANTES
L'attentat s'est produit en fin de cortège alors que plusieurs milliers de manifestants, issus pour l'essentiel de la communauté hazara, minoritaire dans l'Afghanistan majoritairement sunnite, défilaient depuis le matin dans le calme.
Des vidéos troublantes montrant des corps sans vie dans la rue sont rapidement apparues sur les réseaux sociaux.
ATTENTION IMAGES EXTREMEMENT CHOQUANTES
Selon les services de renseignements afghans, le NDS, «trois assaillants ont participé à l'attaque dont un seul a réussi», ce qui laisse entendre que le bilan aurait pu être encore plus effroyable.
«Le premier a déclenché ses explosifs, le deuxième n'a que partiellement réussi mais l'explosion l'a tué et le troisième a été abattu par les agents du NDS» a détaillé cette source.
Le ministère de l'Intérieur avait précédemment évoqué «un kamikaze à pied» ayant déclenché sa charge au milieu d'une foule dense. Mais, dans un communiqué, le président afghan Ashraf Ghani a rapidement évoqué, en anglais et en dari, «plusieurs explosions», sans autre détail.
Les manifestants, qui défilaient dans une ambiance bon enfant, parfois à vélo, de nombreuses femmes en tête du cortège, entendaient protester contre un projet de ligne à haute tension qui délaisse leur territoire, dans la province de Bamiyan (centre). Pour les dirigeants hazaras, ce tracé est un nouveau signe de discrimination à l'égard de leur communauté et de leur province, la moins développée d'Afghanistan.
Selon le photographe de l'AFP, des manifestants en colère ont commencé à s'en prendre aux forces de police qui ont ceinturé la zone de l'attentat, exprimant leur colère face au carnage.
Le président Ghani a exprimé sa «tristesse» et dénoncé ces «terroristes infiltrés au coeur d'une marche pacifique pour martyriser de nombreux citoyens», signalant que «des membres des forces de sécurité» figuraient parmi les victimes.
Le mouvement taliban avait rapidement démenti toute responsabilité dans un communiqué et dénoncé des «tentatives de divisions» au sein du peuple afghan.